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Coupe du monde féminine: Angleterre, Japon, USA, France... Après une phase de poules pleine de surprises, quel favori pour le titre ?

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Après les éliminations surprises de l'Allemagne, du Canada et du Brésil dès la phase de poules, la Coupe du monde féminine 2023 peine à dévoiler un favori. Ce samedi démarrent des huitièmes de finale pleins de suspense, avec notamment trois novices.

Une Coupe du monde qui tient toutes ses promesses. Présentée par Gianni Infantino comme "la meilleure Coupe du monde féminine de l'histoire", le Mondial féminin en Océanie propose un tableau final indécis. Avant le coup d'envoi des huitièmes de finale, il reste compliqué de désigner un favori en Australie et en Nouvelle-Zélande. D'autant que les phases de poules ont éliminé de potentiels candidats au titre.

Les éliminations surprises du Canada, Brésil et Allemagne

Lundi, c'était le Canada, champion olympique en titre, qui prenait la porte après une très lourde défaite contre l'Australie, 4-0. Deux jours plus tard, c'est le Brésil qui quittait la compétition après un triste match nul 0-0 contre la Jamaïque, terminant à la troisième place. Mais le vrai séisme de ce Mondial reste l'élimination de l'Allemagne, après une défaite face à la Colombie (2-1) et un match nul contre la Corée du Sud (1-1).

Un lot de surprises qui renvoie à la maison des pionnières du football féminin, dont Christine Sinclair, attaquante emblématique du Canada ayant disputé six Coupe du monde, tout comme la Brésilienne Marta, qui a annoncé sa retraite internationale au coup de sifflet final. Estefania Banini, numéro 10 de l'Argentine, tire elle aussi sa révérence après l'élimination de l'Albiceleste dès les poules, actée par une défaite 2-0 contre la Suède.

Des Américaines qui vacillent, un choc contre la Suède en 8es

Les Américaines, double tenantes du titre en quête d'un triplé historique, ont elles frôlé l'élimination contre le Portugal lors de leur dernier match de poules, ne devant leur survie qu'aux montants de Alyssa Naeher, voyant la puissante frappe d'Ana Capeta s'y écraser à la 91e minute (score final 0-0). Les joueuses de Team USA terminent ainsi deuxième de leur groupe derrière les Pays-Bas, une première depuis 2011.

En huitièmes, elles croiseront d'ailleurs la Suède, nation qui les avait devancées en poules lors de ce même Mondial. "Cela peut être mieux de les affronter dimanche qu'en demie ou en finale. Psychologiquement, on sait qu'on peut les battre", a estimé Peter Gerhardsson, le sélectionneur suédois avant ce choc. Un duel entre favoris, les Suédoises étant vice-championnes olympiques en titre et l'une des rares équipes ayant fini avec trois victoires en trois matchs, comme l'Angleterre championne d'Europe en titre et le Japon.

Le Japon et l'Angleterre assurent

Les deux nations ont tenu leur rang, même si le Japon, champion du monde il y a douze ans, était rarement cité parmi les favoris en début de compétition. La large victoire face à l'Espagne 4-0 conclut une phase de poules parfaitement maîtrisée, où les Nippones ont inscrit 11 buts pour 0 encaissé. De son côté l'Espagne, qui avait fait forte impression en battant la Zambie 5-0 et le Costa Rica 3-0, est en plein doute, dans une sélection déjà fracturée par de nombreux problèmes internes.

L'Angleterre, malgré son lot impressionnant de blessées, a assuré ses débuts dans la compétition, après deux victoires 1-0 face au Danemark et à Haïti, avant un large succès 6-1 face à la Chine. D'autant que les Lionesses, championnes d'Europe en titre, pourraient récupérer Keira Walsh, victime d'une grave blessure lors du deuxième match de poules, pour ces phases finales.

La France bien placée, des nations émergentes

Au milieu de toutes ces hécatombes parmi les favoris, la France s'en sort bien, signant un match référence face au Brésil (2-1) et terminant en tête de son groupe après une large victoire 6-3 contre le Panama mercredi. Après un départ manqué face à la Jamaïque (0-0), les Bleues semblent être entrées dans leur Mondial, prêtes à en découdre avec le Maroc, adversaire surprise de leurs huitièmes de finale.

Les Lionnes de l'Atlas font partie de ces trois nations qui vont découvrir la phase à élimination directe d'une Coupe du monde féminine, réussissant l'exploit historique de se qualifier pour les huitièmes alors qu'elles vivent le tout premier Mondial de leur histoire. Les deux autres novices se nomment la Jamaïque, se qualifiant en ayant encaissé qu'un seul but, et l'Afrique du Sud, terminant devant l'Italie et l'Argentine dans son groupe G.

Un football féminin en constante progression

Pour la première fois d'ailleurs, trois nations africaines se sont qualifiées en huitièmes, bien loin de l'unique présence du Nigeria lors de l'édition 2019 en France. Sensation de la compétition grâce notamment à sa pépite Linda Caicedo, la Colombie porte fièrement les espoirs d'un continent sud-américain en perte de vitesse, poussée par des dizaines de milliers de supporters jaunes dans les travées océaniennes.

Pour les observateurs, cette Coupe du monde est donc la preuve de la progression globale du football féminin, dont le niveau se resserre d'année en année. "L'époque où l'on pouvait tout prédire est révolue, a souligné vendredi Jill Ellis, la sélectionneuse emblématique des Américaines lors de leurs titres mondiaux en 2015 et 2019. Voir des géants être éliminés et des novices se qualifier, cela donne l'une des Coupes du monde les plus imprévisibles et intéressantes de l'histoire."

Un point de vue partagé par la Française Sandie Toletti: "Tout le monde se demande qui va aller jusqu'au bout. En regardant la phase de poules, c'est difficile de savoir. Il peut y avoir des surprises."

Anna Carreau