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PSG: comment l'Arabie saoudite profite des retrouvailles Messi-Ronaldo pour relancer son rêve de Mondial

Jeudi soir, le stade international du Roi-Fahd de Riyad accueillait le choc entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo lors d'un match amical à l'occasion de la tournée hivernale du PSG. Un nouveau coup de projecteur sur l'Arabie Saoudite qui n'entend pas s'arrêter là. Reportage.

S'envoler pour l'Arabie saoudite c'est accepter de se rendre dans une "deuxième Chine". Une comparaison voulue par le Prince héritier Mohammed ben Salmane et rappelée régulièrement par les locaux. Hors de question pour le pays d'être comparé à son voisin qatari, à seulement une heure de vol.

Ici, tout est vu comme plus grand à commencer par la superficie du territoire de plus de 2 millions de kilomètres carrés (11 571 pour le Qatar). Pourtant, la dynamique est identique: l'Arabie saoudite veut faire plus de place au sport et cela se voit. Rien que ce mois-ci, le royaume a accueilli la Supercoupe d'Espagne et la Supercoupe d'Italie. Alors forcément la venue dans la foulée du Paris Saint-Germain déchaîne les passions.

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Surtout quand il est question de la 37e confrontation entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Un peu moins d'un mois après l'arrivée de l'attaquant portugais au club d'Al-Nassr.

"On n’a jamais vu les deux jouer l’un contre l’autre ici. C’était spécial. Messi, Mbappé, Neymar, Ramos. Tout le monde était là", raconte Dani, supporter avec le nouveau maillot de CR7 sur les épaules.

La Coupe du Monde 2030 sur toutes les lèvres

Un nouvel événement sur lequel le pays entend bien continuer de surfer. D'abord en attirant d'autres stars du football mondial, après le Portugais aux cinq Ballons d'or. Mais aussi en se positionnant rapidement comme la première sélection de football en Asie. Le tout, face à un public qui se revendique comme connaisseur de ce sport.

"Le Prince héritier essaye d’attirer du monde, et aussi de se positionner sur la Coupe du Monde 2030 qu’il veut accueillir. Il fait tout pour le sport", précise Zidane, autre supporter d'Al-Nassr. Il faut dire que son équipe va bientôt pouvoir profiter d'un nouveau stade flambant neuf.

Son emplacement: Qiddiya, à 30 kilomètres de Riyad. Un mégaprojet de divertissement (construction commencé en 2019) où le club d'Al-Hilal aura lui aussi le droit à son enceinte toute neuve. Mais au-delà des projets et des rénovations, c'est tout une politique d'éducation sportive qui a été lancée par le chef de l'État et du gouvernement.

Rien qu'à Riyad, 170 kilomètres de pistes cyclables vont bientôt voir le jour. Des salles de sport se construisent aussi un peu partout autour des axes principaux de circulation. 241 musées publics et privés sont annoncés dans le pays d'ici à 2030, dont plusieurs dédiés au sport.

Une candidature pour les Jeux olympiques de 2036?

De quoi pousser le pays à voir encore plus loin que l'épreuve reine du football mondial. Plusieurs sources locales confirment le nouvel objectif : les Jeux olympiques en 2036. Si cette candidature se confirme, elle devrait faire face à celle préparée par l'Inde.

"C'est le bon moment. [...] Si l'Inde fait l'actualité dans tous les secteurs, de la fabrication aux services, alors pourquoi pas dans le domaine du sport", déclarait le mois dernier le ministre des Sports indien Anurag Thakur.

Le Qatar pourrait lui aussi entrer dans la danse comme déjà indiqué par RMC Sport. En attendant l'Arabie trace lui sa route, le torse bombé, avec comme stratégie de transformer son pays en exploitant d'autres ressources que ses plus grosses réserves de pétrole au monde.

Arthur Perrot