Saint-Etienne: "Un challenge magnifique", Briançon se confie avant de retrouver la Ligue 2

Que venez-vous faire dans un club qui descend, avec des points en moins et des matchs à huis clos? Qu’est-ce qui vous motive le plus pour venir à Saint-Étienne?
Je ne pense pas que ce soit une galère. C’est un grand club. Ce qui me motive, c’est que c’est un club historique. Quand les premiers contacts ont été faits avec Saint-Étienne, je n’ai pas hésité une seule seconde. Je ne savais pas encore ce qu’on allait avoir au niveau des sanctions mais cela ne m’a pas empêché de me dire qu’au-delà de ça, c’était le projet qui m’intéressait. C’est un beau projet, un beau challenge. Pour un compétiteur, il n’y a rien de mieux.
Qu’est ce qui a fait tilt dans les mots des dirigeants quand ils sont venus vous voir?
Cela ne sert à rien de parler pendant très longtemps. Quand on voit l’histoire, la ferveur que peut avoir ce club... Au-delà des mots, quand on est joueur de football ce sont ces moments-là qu’on a envie de vivre. Pour moi et mon entourage, la réflexion était vite faite. Je me suis rapidement projeté sur ce club-là.
On est tout de suite dans le projet rapidement…
L’intégration était top aussi, les joueurs ont été super accueillants. J’ai hâte et je pense que tout le monde a hâte de démarrer cette nouvelle saison et vite basculer dans du positif. Comme je l’ai auparavant, je pense qu’il faut faire de ces points en moins une force.
Vous en parlez de cela?
Non, pas encore. Aujourd’hui, c’est plus du travail. L’important, c’est de bien travailler, pouvoir arriver dans trois semaines en forme et faire un très bon début de saison. On aura le temps dans les semaines à venir de parler de ça.
Quelles sont les découvertes de ce club?
Au niveau du travail, les infrastructures sont extraordinaires. Tout est mis en place, que cela soit au niveau du staff technique, du staff médical, pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions possibles. C’est un grand club. Au-delà des supporters, les structures sont de très haut niveau. Pour le travail et pour tous les joueurs, c’est magnifique.
Qu’est-ce que cela amène en plus, de se dire qu’on veut remettre l’AS Saint-Étienne en Ligue 1?
C’est un challenge qui est magnifique. Je pense que Saint-Étienne a vécu quelques saisons compliquées, il ne faut garder à l’esprit que le positif, essayer d’éliminer tout ce négatif assez rapidement. Et vite basculer dans du positif, c’est avoir des résultats rapidement, pouvoir reconquérir tous ses supporters. Que ces supporters-là viennent nous soutenir et nous encourager tout au long de la saison, quand ils auront l’opportunité de revenir au stade bien sûr. Il faut se recentrer sur du positif, le passé c’est le passé. Il y a un beau challenge qui nous attend. Quand je dis ‘nous’ c’est tout le monde: le groupe, les joueurs mais aussi la ville, les supporters.
Une cohésion est en train de se mettre en place...
Bien sûr, les stages permettent de faciliter cette cohésion-là. C’est toujours délicat pour nous, joueurs, qui sommes nouveaux, d’arriver dans un club quand on ne connaît pas grand monde. Finalement, c’est un petit milieu et on se connaît tous puisqu’on a tous joué les uns contre les autres. Ces stages-là permettent de réunir tout le monde, pour la cohésion c’est très bien.
Sur quels sentiments restez-vous? Y a-t-il une envie de revanche personnelle après votre passage à Nîmes?
Non, il n’y a aucune revanche. Je suis très fier de tout ce que j’ai pu réaliser à Nîmes. Je serais reconnaissant à vie pour ce club, ce qu’il m’a donné et ce qu’il a pu apporter à ma famille et à moi. J’ai vécu des moments extraordinaires. Mais je n’ai pas vécu que des bons moments. J’ai vécu des moments personnels un peu compliqués avec ma blessure. Mais je ne veux retenir que le positif. Il y en a tellement… Je ne garde de cette aventure nîmoise que des merveilleux moments.
Vous avez connu la montée en Ligue 1 avec Nîmes. Quelle est la recette?
J’ai connu la montée, j’ai connu un maintien extraordinaire à -8 points ce qui au niveau des émotions est équivalent à une montée. Les ingrédients? Je pense qu’il faut un groupe soudé, solidaire, compétiteur. Il faut s’attendre à vivre des moments compliqués. On ne s’attend pas à gagner 38 matchs, bien évidemment. Il faut être conscient qu’on va vivre des moments compliqués et c’est dans ces moments-là où le groupe est important, où la solidarité et la cohésion est hyper importante. Il faut que tout le monde soit conscient de ce challenge-là pour pouvoir donner le meilleur sur le terrain.
Les -8 points avec Nîmes, vous l’aviez pris par le positif?
Oui, parce qu’à la base on devait être relégués en National. Finalement, grâce à l’administratif qui était monté sur Paris pour nous défendre, on a réussi à rester en Ligue 2 mais avec une pénalité de -8 points. On a mis très longtemps à revenir dans du positif. À la trêve de décembre, le coach Pasqualetti a démissionné et c’est le coach Blaquart qui a repris les rênes. Ce coach-là a fait des choix, puisqu’on avait une trentaine de joueurs et il a réduit le groupe à 21-22 joueurs. Le souvenir que j’ai, c’est qu’on est parti en stage au Grau-du-Roi pas loin de Nîmes pour restructurer et redonner une cohésion d’effectif. On était à -10 points à la trêve et on a réussi à se maintenir en faisant une seconde partie de saison de champion. La régularité a fait qu’on a réussi à se sortir de cette zone rouge. Les mots du coach ont été importants parce que c’étaient des mots d’insouciance. On avait un groupe de jeunes joueurs qui étaient pour la plupart insouciants. C’était vraiment une belle aventure.
Cela peut vous servir à vous mais aussi pour diffuser sur le groupe...
Bien sûr. Ça m’a déjà servi. Ça nous a servi dans le futur, dans des moments comme la montée en Ligue 1 ou à rappeler ce qu’on avait vécu dans le passé et se dire que finalement ce qu’on vivait là, ce n’était que des moments extraordinaires. Et relativiser l’enjeu puisqu’on a très longtemps été second, donc ce sont les mots que j’aurai dans le vestiaire pour me servir ce de l’expérience que j’ai vécue et essayer d’aider l’équipe.
En tant qu’homme, comment êtes-vous dans un groupe?
J’essaye d’être un meneur, un leader. J’essaie d’apporter le peu d’expérience que j’ai, j’essaye de la transmettre surtout aux jeunes. Il y a pas mal de joueurs d’expérience dans ce groupe-là donc il faut savoir rester à sa place. J’essaye d’apporter cette expérience, transmettre et garder un peu ce leadership que j’avais à Nîmes.
Dans le jeu, l’envie est aussi de mener le groupe?
Je pense qu’à travers le jeu, on pourra faire de grandes choses. Je sais que pour avoir vu certains matchs et discuté avec certains joueurs qui ont eu le coach, il aime jouer au ballon. C’est intéressant pour les joueurs qui aiment jouer au football. Quand on a la chance de pouvoir passer par le jeu, c’est super intéressant.
On vous sent plein d’énergie, de positif. C’est ça qu’il faut amener?
J’ai beaucoup d’énergie, de fraîcheur mentale. J’ai vécu des moments difficiles et je me rends compte que quand on vit des moments comme ça et déjà qu’on a la chance de pouvoir jouer au football et de vivre de sa passion, il n’y a rien de plus beau. Je relativise beaucoup et je suis très frais mentalement pour pouvoir attaquer cette saison.
Laurent Batlles évoque deux ans pour monter, pensez-vous qu’il faut le faire plus vite?
Non, il a raison. Saint-Étienne est un grand club mais on descend, on a des points en moins. On va tout faire bien évidemment pour monter le plus rapidement possible mais il ne faut pas croire que ça va être difficile. C’est un championnat qui est homogène, très relevé, avec de très grosses équipes notamment cette saison. Ça va être difficile, c’est pour ça qu’on espère monter sur deux ans.