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Bayern-Villarreal: trop confiant, Nagelsmann sous le feu des critiques après l'élimination

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De l'arrogance affichée avant la rencontre à des choix tactiques audacieux mais risqués, Julian Nagelsmann porte une lourde responsabilité dans l'élimination du Bayern Munich dès les quarts de finale de la Ligue des champions, après un match nul (1-1) concédé face à Villarreal.

Près de quatre ans après son départ du Paris SG, Unai Emery peut enfin s’autoriser à rêver plus grand. Arrivé en 2016 à Paris pour conquérir la Ligue des champions, le technicien espagnol est poursuivi par le spectre de la remontada, qui le hantera sans doute à tout jamais. Sauf qu’aujourd’hui, au lendemain d’une brillante qualification face au Bayern Munich (1-0, 1-1), Emery a prouvé que la compétition n’était pas trop grande pour lui.

Au terme d’un nouveau chef-d'œuvre tactique de la part de son équipe, Unai Emery a donné une véritable leçon d’humilité à son homologue allemand, Julian Nagelsmann. "C’est une victoire d’Emery et une défaite flagrante d’un gamin du foot qui s’appelle Nagelsmann", a estimé Polo Breitner dans l’After Foot. Notre spécialiste du football allemand s’est montré très critique envers l’ex-entraîneur d’Hoffenheim, dont il n’a pas compris la gestion du match.

La confiance affichée après le match aller

Les Bavarois, tout heureux de n'avoir pas encaissé trois ou quatre buts au match aller, au vu de la supériorité et du nombre d'occasions manquées de Villarreal, promettaient l’enfer aux Espagnols. "Nous avons fait beaucoup d'erreurs à l'aller. Ils en ont fait une: nous laisser en vie. Et nous devons les punir pour ça", lâchait lundi l'entraîneur Julian Nagelsmann, sans mesurer la portée de ses propos. Un peu trop présomptueux, le jeune entraîneur allemand?

Il a en tout cas accordé ses actes avec ses paroles, en abandonnant sa défense à quatre pour un audacieux 3-2-3-2, qui devaient permettre aux Bavarois d’avoir un maximum de joueurs devant le ballon et de multiples possibilités de centre pour les attaquants de côté, Leroy Sané et Kingsley Coman. Le plan ne s’est pas déroulé comme prévu, Rulli n’étant pas extrêmement sollicité en première période.

"Une erreur stratégique monumentale"

Le Bayern a certes dominé les débats, mais Villarreal a su parfaitement résister en restant compact face aux vagues. Les joueurs d’Emery ont fait preuve d’une impressionnante cohésion d’équipe pour ne pas plonger sous la pression du Bayern après l’ouverture du score de Lewandowski (52e), tout en restant lucide pour frapper lorsque l’occasion se présentait. "Nous avons poussé, poussé, poussé", insistait Thomas Müller après la rencontre, incapable de masquer sa déception, immense, forcément.

Peut-être les Bavarois n’avaient-ils tout simplement pas les moyens d’attaquer sans cesse sans prendre le risque de se fatiguer, et donc de s’exposer. "Le scénario, je l’ai senti arriver gros comme une maison, témoigne Breitner. Le Bayern a voulu finir la rencontre avant la prolongation en continuant à attaquer. Mais t’as aussi le droit de te fatiguer à force de presser de cette façon. Le milieu Goretzka-Kimmich, ça commence à être plus compliqué pour récupérer le ballon dans les dix dernières minutes. Et ils ont continué à pousser pour aller chercher le 2-0. Je pense que c’est une erreur stratégique monumentale."

Julian Nagelsmann n’a pas senti le vent tourner, en ne voulant pas attendre la fin du temps réglementaire pour procéder aux changements qui s’imposaient à lui, là où Emery a effectué les ajustements nécessaires avec l’entrée de Chukwueze, qui punissait l’excès de confiance bavarois en marquant sur la seule frappe cadrée de Villarreal. "Au match aller, nous avons commis l’erreur de ne pas les achever, et tous les commentaires autour de ça nous ont servi de motivation. Ce soir, ils ont commis l’erreur de ne pas nous tuer, et nous avons tiré profit de ça. Ce que cette équipe a fait est grand", savourait Gérard Moreno à la fin du match.

Tout aussi revanchard que son coéquipier, le milieu Dani Parejo, impliqué sur l’ouverture du score bavaroise, avait un message pour Julian Nagelsmann: "Lorsque le tirage au sort a été effectué et que Villarreal est sorti, l'entraîneur du Bayern, que je ne connais pas, nous a manqué de respect, ainsi qu'au football. Quand on crache, on a tendance à être battu."

En Allemagne, les doutes commencent à apparaître concernant le technicien allemand, qui semble toutefois encore bénéficier de circonstances atténuantes avec le constat que cette équipe a sans doute besoin de renouveau. C'est l'hypothèse de Kicker, qui estime qu'il faut encore laisser un peu de temps au technicien pour pouvoir poser un jugement définitif. Mais au Bayern peut-être plus qu'ailleurs - Pep Guardiola en avait fait les frais - la patience a ses limites.

QM