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Serie A: "Ce n’est pas une équipe", l’AC Milan pique sa crise et enflamme l’Italie

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L’AC Milan s’enfonce dans la crise après sa troisième défaite consécutive en Serie A, dimanche soir face à la Lazio Rome (2-1). Alors que les supporters ont fait part de leur exaspération, une pluie de critiques s’abat sur le jeu prôné par Sergio Conceiçao.

L’AC Milan continue de s’enfoncer dans la crise. Battu à domicile sur un penalty de Pedro à la 90+8, dimanche soir face à la Lazio Rome (2-1), le club lombard a enchaîné un troisième revers consécutif en Serie A. Après 27 journées de championnat, les Rossoneri, éliminés dès les barrages de Ligue des champions par le Feyenoord Rotterdam, pointent à une triste neuvième place, à neuf points du top 4 et d’une qualification en Ligue des champions.

Dimanche soir, à San Siro, les premiers supporters ont quitté le stade à une vingtaine de minutes du coup de sifflet final. Ils ont donc manqué l’égalisation de Samuel Chukwueze à la 84e (1-1), mais l’issue de la rencontre, avec un coup de poignard au bout du temps additionnel à la suite d’une faute de Mike Maignan dans sa surface, leur a finalement donné raison.

Les tribunes de San Siro n’ont pas attendu cette triste fin pour faire part de leur mécontentement. Une partie des ultras ont fait grève en début de match et la Curva Sud est restée vide jusqu’à la 15e minute. Une fois remplie, l’enceinte milanaise a régulièrement grondé, avec des huées descendant des gradins à la moindre passe en retrait. Le signe d’une exaspération au plus haut point de la part des Tifosi.

Du côté des médias italiens, c’est l’heure de tirer la sonnette d’alarme. "Glissement de terrain à Milan", titre par exemple la Gazzetta Dello Sport ce lundi matin. "Les Diavolo (les diables, le surnom des joueurs de l’AC Milan, NDLR), maintenant c’est l’enfer", image de son côté le Quotidiano Sportivo.

"En termes de football et de jeu, c'est le néant"

De l’autre côté des Alpes, la faiblesse du jeu proposé par la formation de Sergio Conceiçao cristallise les tensions. "Les Rossoneri ne sont pas une équipe, ça ne sert à rien de tourner autour du pot" résume Arrigo Sacchi, emblématique entraîneur du club lombard entre la fin des années 1980 et le début des années 1990. "Contre la Lazio, parfois les Rossoneri accéléraient, parfois ils ralentissaient, mais sans que tout cela fasse partie d'un plan tactique précis."

"Milan est une équipe désorganisée", approuve Luca Marchegiani, ancien international italien (9 sélections entre 1992 et 1996), dans les colonnes de Sky Sport. "Les grands moments qu'ils vivent dans le match, ils les vivent seulement quand ils doivent récupérer un désavantage ou que la situation est désespérée, et alors ils réussissent quelque chose. Mais l'approche du match contre la Lazio a été embarrassante, il y avait peu de clarté."

Le 12 février dernier, au soir d’une prestation indigente sur la pelouse du Feyenoord en barrages aller de C1 (défaite 1-0, 1-1 au retour), Johann Crochet se montrait déjà très inquiet. "En termes de football et de jeu, c'est le néant", tranchait le spécialiste du foot italien dans l’After Foot, sur RMC. "Les joueurs ne se comprennent pas sur le terrain et ne savent absolument pas ce qu’il faut faire. Depuis que Conceiçao est arrivé, c’est la bagarre, la bagarre et la bagarre. Mais Milan a très rarement été un club de bagarre. C’était plutôt un club qui dominait à travers le jeu et à travers le football. Là, c’est d’une faiblesse… Il se passe rien, il n’y a pas deux passes d’affilée. C’est hallucinant."

Un avenir assombri pour Conceiçao?

Depuis ce match aller contre le Feyenoord, l’AC Milan n’a remporté qu’une seule rencontre (1-0 contre l’Hellas Vérone) avant d’enchaîner avec une élimination en Ligue des champions - marquée par une expulsion grotesque de Théo Hernandez - et trois défaites consécutives en Serie A.

Dans ce contexte, tous les regards se tournent évidemment vers Sergio Conceicao. Nommé fin décembre en remplacement de Paulo Fonseca, le coach portugais de 50 ans n’a pas réussi à donner un nouvel élan au club italien. Il apparaît désormais très fragilisé.

Comme rapporté par le Corriere Della Sera la semaine passée, l’ancien coach de Porto devait absolument redresser la barre contre Bologne (match en retard de la 9e journée, jeudi 27 février) et la Lazio Rome pour se donner un peu d’air. Les deux matchs se sont soldés par des défaites, de quoi assombrir l’avenir du technicien portugais, sous contrat jusqu’en juin 2026.

"Tous les jours, les gens parlent de ma situation et ce n'est pas juste", regrettait Conceiçao avant le revers contre la Lazio. "Je sais ce que je veux, je sais ce que je peux faire, je vois beaucoup de gens parler de moi mais la situation est simple: si je dois partir, ils me disent 'tu n'es plus nécessaire', je prends ma valise et je pars." Au lendemain d’une nouvelle triste soirée à San Siro, cette issue n'a jamais été aussi proche.

F.Ga