UFC Paris 2025: Imavov, Saint Denis, Sola, Gomis, Sy... Tous les enjeux des combats des cinq Français

C'est le grand rendez-vous annuel du MMA français. Comme à chaque rentrée depuis 2022, la toute puissante UFC débarque ce samedi 6 septembre à Paris, pour un quatrième évènement à l'Accor Arena de Bercy. De 18h jusqu'aux alentours de minuit (sur la chaîne Twitch de RMC Sport, puis sur RMC Sport 1 et RMC Découverte), 14 combats sont prévus, donc cinq chocs avec des Français. Le point sur les enjeux.
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Nassourdine Imavov - Caio Borralho (-84kg)
- Nassourdine Imavov (FRA, 30 ans), 16 victoires/4 défaites/1 no contest, n°2
- Caio Borralho (BRE, 32 ans), 17 victoires/1 défaite/1 no contest, n°7
C'est sans doute, des quatre éditions de l'UFC Paris, le main event avec le plus gros enjeu sportif. Prétendant numéro 2 de la catégorie des -84kg dominée par le champion Khamzat Chimaev, fort de quatre victoires consécutives face à des adversaires du Top 10, le "Sniper" Nassourdine Imavov a pris un énorme risque en acceptant le défi du Brésilien Caio Borralho, membre des redoutables Fighting Nerds, invaincu depuis 2015, et numéro 7 de la division. Parce que s'il s'incline, le Français risque de chuter au classement. Et parce que s'il veut être assuré d'un combat pour le titre contre Chimaev, il ne doit pas se contenter de gagner.
Il y a quelques semaines, le patron de l'UFC Dana White a bien fait comprendre qu'il offrirait le prochain title shot au vainqueur le plus impressionnant entre le combat de Nassourdine Imavov contre Caio Borralho... et celui de Reinier de Ridder contre Anthony "Fluffy" Hernandez, le 19 octobre à Vancouver. Imavov, meilleur boxeur que le Brésilien sur le papier, pourrait donc être tenté de prendre des risques pour offrir à l'UFC et au public de Bercy un beau finish. Et on imagine qu'en face, Caio Borralho, qui réclamait ce duel depuis des mois et qui n'a cessé de provoquer le "Sniper" dans une petite guerre sur les réseaux sociaux, va essayer de jouer avec ses nerfs, de "pourrir" le combat, peut-être en amenant l'affrontement au sol. Un choc sur cinq rounds indécis en perspective.
Benoît Saint Denis - Mauricio Ruffy (-70kg)
- Benoît Saint Denis (FRA, 29 ans), 14 victoires/3 défaites/1 no contest, n°13
- Mauricio Ruffy (BRE, 29 ans), 12 victoires/1 défaite, n°15
Il faut reconnaître à Benoît Saint Denis un goût pour la bravoure. Sévèrement battu par Renato Moicano lors du combat principal de l'UFC Paris 2024, le "God of War" aurait pu tenter de négocier un duel contre un adversaire "accessible", histoire de soigner ses retrouvailles avec le public parisien et de faire oublier l'affront de l'an passé. Au lieu de ça, l'ancien des forces spéciales, désormais entraîné par Nicolas Ott (comme Nassourdine Imavov), va livrer une guerre à l'une des étoiles montantes de la division des -70kg: le Brésilien Mauricio Ruffy, un striker d'élite, une véritable machine à KO (11 sur ses 12 victoires), lui aussi membre des Fighting Nerds de Caio Borralho.
Donné perdant par tous les bookmakers, ce qui renforce assurément sa motivation, "BSD" (qui sort d'un succès contre le modeste Kyle Prepolec en mai à Montréal) aura à cœur de rappeler au monde entier pourquoi son nom commençait à être prononcé dans les discussions pour le titre il y a moins de deux ans. S'il s'impose, il se relancera totalement dans la course au Top 10, voire à mieux. S'il s'incline, il risque en revanche d'être éjecté du Top 15, et la suite de sa carrière à l'UFC pourrait n'être qu'une suite de combats certes divertissants (le public aimera toujours les bagarreurs), mais aux enjeux sportifs moindres.
Axel Sola - Rhys McKee (-77kg)
- Axel Sola (FRA, 27 ans), 10 victoires/0 défaite/1 nul
- Rhys McKee (IRL, 29 ans), 14 victoires/6 défaites/1 nul
C'est le petit nouveau de cette soirée parisienne, la surprise du chef. Il y a deux semaines encore, l'UFC n'était qu'un doux rêve pour Axel Sola, champion de la ligue ARES en France. Depuis, le protégé d'Aldric Cassata - coach de Manon Fiorot - à Nice s'est vu proposer un combat en short-notice, il a signé son premier contrat en quelques heures, et a été propulsé sur la carte principale de Bercy, face à l'Irlandais Rhys McKee. Pour son plus grand bonheur.
À l'inverse d'un Nassourdine Imavov, Axel Sola a tout à gagner ce week-end. Puisqu'il a été contacté au dernier moment, et puisqu'il va en plus combattre en -77kg alors qu'il évolue habituellement chez les -70kg, le jeune athlète tricolore est déchargé d'une certaine pression. Un revers n'aurait rien d'infamant, et ne compromettrait pas la suite de sa carrière. Mais Sola vient bien à Paris pour gagner, et il peut totalement y croire. Extrêmement complet, le Français a sans doute plus d'armes au sol que son adversaire, dont la confiance est par ailleurs ébranlée. Avec une victoire pour quatre défaites depuis ses débuts à l'UFC, McKee sait qu'un nouveau revers pourrait lui coûter sa place dans l'organisation.
William Gomis - Robert Ruchala (-66kg)
- William Gomis (FRA, 28 ans), 14 victoires/3 défaites
- Robert Ruchala (POL, 27 ans), 11 victoires/1 défaite
Tout peut aller très vite à l'UFC. Surtout dans le mauvais sens. En septembre 2024, William Gomis s'offrait le scalp du dangereux Joanderson Brito à Paris, il affichait un 4-0 dans l'organisation, et se plaçait en bonne position pour intégrer le convoité Top 15 des -66kg. Et puis... patatras. En mars, le "Jaguar" a vu sa dynamique stoppée par Hyder Amil, qui l'a battu sur décision partagée. Et l'enjeu est aujourd'hui tout autre. Non seulement Gomis va devoir cravacher pour se replacer au classement, mais il fait partie de ces combattants à la popularité limitée, que l'UFC peut totalement décider de renvoyer en cas de nouvelle mauvaise performance. La victoire contre Robert Ruchala est impérative.
Le Polonais va disputer son premier combat dans l'organisation. Ancien champion intérimaire du KSW, fort d'une solide réputation en Europe et désormais parti s'entraîner aux États-Unis, Ruchala ne compte qu'une défaite dans sa carrière: face au prodige tricolore Salahdine Parnasse, à l'été 2023. À l'aise pour lutter en avançant, face à un William Gomis qui lui boxe plutôt en reculant, la confrontation des styles peut lui être favorable. Mais attention à ne pas enterrer le Français. Vainqueur lors des trois premiers UFC Paris, Gomis a souvent déjoué les pronostics. Il a par ailleurs donné un virage à sa carrière ces derniers mois, en changeant d'entraîneur (il est coaché lui aussi par Nicolas Ott) et en faisant une partie de sa préparation estivale en Thaïlande, comme Benoît Saint Denis. Le Jaguar a les dents aiguisées.
Oumar Sy - Brendson Ribeiro (-93kg)
- Oumar Sy (FRA, 29 ans), 11 victoires/1 défaite
- Brendson Ribeiro (BRE, 29 ans), 17 victoires/8 défaites/1 no contest
Oumar Sy veut lui aussi corriger le tir et se relancer. Battu - pour la première fois de sa carrière - en juin par l'Américain Alonzo Menifield, dans un combat qui aurait pu lui permettre d'intégrer le Top 15 des -93kg, le Parisien va disputer ce samedi le premier affrontement du triptyque France-Brésil face à Brendson Ribeiro, qui affiche deux victoires pour trois défaites à l'UFC.
En théorie, Oumar Sy semble plus complet que son adversaire dans absolument tous les domaines, et l'affiche pourrait permettre de parfaitement lancer la soirée des combattants tricolores, en faisant monter la température à Bercy. Encore faut-il que Sy, qui a une nouvelle fois fait une grande partie de sa préparation en Floride, n'ait pas un "jour sans" comme contre Menifield. Mais il l'assure: "Il est temps de mettre les pendules à l'heure à la maison."