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"Ce n'est pas du dopage" : la Société espagnole de médecine du sport vient en aide à Nadal sur les infiltrations

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Dans un communiqué publié jeudi, la Société espagnole de médecine du sport (Semed) a tenu à défendre Rafael Nadal sur ses infiltrations durant le tournoi de Roland-Garros. Ceux-ci affirment qu'il ne s'agit en aucun cas d'un acte de dopage.

Tout juste victorieux de son 14e Roland-Garros, dimanche dernier à Paris, Rafael Nadal ne s'attendait sans doute pas à être au coeur d'une polémique après les révélations sur ses infiltrations au pied durant le tournoi. D'autant que celle-ci, alimentée par plusieurs sportifs - dont un certain nombre de coureurs cyclistes - ne semble pas encore toucher à sa fin.

"L'association des concepts d'infiltration et de dopage est incorrecte"

Jeudi, c'est un communiqué de la Société espagnole de médecine du sport (Semed) qui est venu remettre une pièce dans la machine. Dans une note informative laissée en libre accès sur son site et censée répondre "aux commentaires produits par l'opinion publique concernant le traitement reçu par le joueur de tennis Rafael Nadal", la Semed a affirmé que "l'infiltration n'est pas du dopage".

La Société avance 12 points pour justifier sa prise de position, en commençant par rappeler que "les infiltrations anesthésiques sont des procédures thérapeutiques d'usage large et ancien, tant dans le domaine du sport que sur le lieu de travail. Les indications des infiltrations sont bien définies en médecine et leur objectif fondamental est de réduire la douleur localisée dans une zone anatomique."

L'argumentation se poursuit en ciblant cette fois un peu plus ouvertement les propos formulés par Thibaut Pinot ou Guillaume Martin : "les infiltrations ne sont pas interdites dans le cyclisme par l'Union cycliste internationale (UCI), comme l'ont indiqué certains sportifs de nationalité française (...) L'association des concepts d'infiltration et de dopage est incorrecte et est peut-être destinée à semer le doute sur la légalité des résultats de certains sportifs. Ce n'est pas une méthode de dopage, à moins qu'une substance interdite ne soit administrée lors de cette injection".

Un débat sur l'éthique médicale, pas sur le dopage" pour l'AMA

Un avis qui rejoint celui du docteur Jean-Baptiste Courroy, médecin en traumatologie du sport à l'institut Nollet à Paris, interrogé en début de semaine par RMC Sport. "Il a utilisé la médecine pour lui faire passer un cap douloureux, que jamais il n’aurait pu passer tout seul, mais très franchement, je ne pense pas qu’on ait joué avec sa santé. Par contre, il ne faut pas que ça continue. Il doit prendre le temps de tout reposer, et voir si ça peut revenir à quelque chose de tolérable."

Jeudi, le directeur général de l'Agence mondiale antidopage (AMA), Olivier Niggli, avait également tenu à faire la distinction entre "le débat sur l'éthique médicale et celui sur le dopage". "Nadal a remporté 14 titres à Roland Garros, et si les 13 précédents ont été remportés sans avoir besoin de ces injections, il est probable que le quatorzième n'ait pas été grâce à eux", avait-il notamment déclaré.

Rafael Nadal avait rejoint Barcelone trois jours seulement après son titre afin de bénéficier d'un nouveau traitement médical et une première séance de radiofréquence pour soigner son pied gauche.

CP