RMC Sport

"Du Adam Silver tout craché": comment le projet d'une ligue NBA en Europe est perçu par les fans français

placeholder video
À l’occasion des Paris Games entre les San Antonio Spurs de Victor Wembanyama et les Indiana Pacers, le dossier d’une ligue européenne affiliée à la NBA revient sur la table. Aux abords de l’Accor Arena, les fans français, bien que curieux de ce que pourrait proposer la ligue nord-américaine, sont divisés.

C’est un véritable serpent de mer. Une menace qui plane au-dessus de l’Euroligue à la manière des longs bras de Victor Wembanyama dans la raquette des San Antonio Spurs. Toute la semaine, alors que le grand barnum de la NBA s’est installé à Paris, la question est revenue avec insistance: où en est le projet "NBA Europe".

>> Toute l'actualité des NBA Paris Games entre les Spurs et les Pacers EN DIRECT

L’idée d’un championnat européen géré par la NBA n’est pas nouvelle. Mais l’hypothèse prend de l’épaisseur d’année en année. Au point de voir cette vieille chimère devenir réalité? "Je crois qu’il ne faut pas parler de simple rumeur. Le terme 'projet' est plus approprié", a récemment clamé David Kahn, le propriétaire américain du Paris Basketball, dans les colonnes du Parisien. Ancien dirigeant des Minnesota Timberwolves et ami d’Adam Silver, le patron de la NBA, Kahn pourrait d’ailleurs être l’un des alliés de la Grande Ligue dans cette volonté d’investir en Europe. "Personne ne peut imaginer la NBA rester là, sans rien faire", a confié le propriétaire du Paris Basketball au micro de France Info. "Aujourd'hui, l'Euroligue est un produit fantastique. Mais je pense que tout le monde à l'Euroligue sera d'accord pour dire que jusqu'ici, ce n'est pas un succès commercial. Les clubs perdent de l'argent. Pour que cela soit une réussite, il faudrait trouver un système qui assure a minima 50% des revenus."

Tony Parker veut que l’ASVEL intègre la NBA Europe

Président de Lyon-Villeurbanne, l’un des trois représentants français en Euroligue, Tony Parker est sur la même longueur d'onde. L’ancien meneur des Spurs voit lui aussi une potentielle arrivée de la NBA en Europe comme une réelle opportunité à saisir. "Quand tu vois ce que fait la NBA… Ils sont très, très forts. Quand tu vois le marketing, le nouveau contrat TV qui va commencer l’année prochaine…", a-t-il détaillé dans l’émission Stephen Brunch, sur RMC. "Je pense que c’est important pour nous de s’associer à ça. Je ne peux pas dire grand-chose (sur les discussions, NDLR) mais le seul truc que je peux dire, c’est que je veux qu’il y ait la NBA Europe et qu’on a envie de faire partie de la NBA Europe."

Présent dans la capitale à l’occasion des deux matchs entre les San Antonio Spurs et les Indiana Pacers, Adam Silver s’est montré aussi transparent que flou. Oui, la NBA veut s’implanter en Europe. Reste à savoir de quelle manière. "Nos discussions portent sur la création d'une compétition, une ligue, qui serait indépendante de la NBA. Sous quel format, cela reste à déterminer. On veut écouter toutes les parties concernées, pour mieux comprendre à quoi cela pourrait ressembler", a-t-il confié mercredi à plusieurs médias. "Pourrions-nous faire comme nous faisons en Afrique (avec la Basketball Africa League, NDLR) et créer une ligue indépendante? Que ça se manifeste au travers d'un partenariat avec des ligues qui existeraient déjà? C'est assez flou. Ce qui est certain, c'est que quoi que nous fassions, nous nous unirons avec la FIBA (la fédération internationale), et nous nous concentrerons sur le développement des jeunes et des infrastructures basket", a-t-il conclu.

Des atermoiements… qui ont tendance à lasser les fans

À l’Accor Arena, le public, plutôt très connaisseur, suit avec attention tous les développements de ce dossier complexe. "Ça pourrait contribuer à développer le basket en France. Être associé à l’image de la NBA, qui est extrêmement populaire, ça peut être bénéfique", souligne Dimitri (27 ans), fan des Spurs originaire de Normandie. "Ça peut être une très bonne idée. Ça peut amener quelque chose de différent au basket européen et français", ajoute Clémence (23 ans), venue pour le match Spurs-Pacers mais dont le cœur penche plutôt pour les Chicago Bulls.

SI certains fans croisés aux abords de l’Accor Arena font part de leur curiosité, d’autres restent plus prudents. "J’ai vu beaucoup d’articles passer là-dessus. Tout dépend de comment c’est fait. Moi, je n'y crois pas trop. Enfin pour l’instant, c’est trop flou pour se faire un avis", estime Max (23 ans), supporter des Spurs et du CSP Limoges.

"Il y a déjà l’Euroligue. Si c’est pour faire des doublons, ça ne sert à rien. Et si c’est pour faire l’Euroligue en changeant juste le nom… Pour l’instant, à voir ce qu’ils proposent. Ils en ont parlé vite fait. On jugera sur pièce", tranche Damien, originaire du Havre. Assis à côté de lui, Baptiste, venu de Caen, apparaît lui aussi blasé par les atermoiements des dirigeants de la NBA. "C’est du Adam Silver tout craché. Dès qu’il fait un projet, il reste très évasif et il n’y pas grand-chose qui change… à part le niveau du All Star Game qui redescend chaque année", glisse, taquin, le fan normand. S’il décide d’investir en Europe, Adam Silver sait en tout cas qu’il devra convaincre un public exigeant.

Felix Gabory, à l'Accor Arena