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Paris-Roubaix: les quatre meilleures chances françaises pour enfin succéder à Guesdon

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Cela fait vingt-cinq ans, depuis la victoire de Frédéric Guesdon en 1997, qu'un Français n'a pas inscrit son nom au palmarès de Paris-Roubaix. Ce dimanche, les espoirs de mettre fin à cette série noire repose sur les épaule de quatre tricolores.

Entre 1956 (Louison Bobet) et 1981 (Bernard Hinault), déjà 25 ans avaient séparé deux victoires françaises sur Paris-Roubaix. Si un Français ne gagne pas ce dimanche, on sera rendu cette fois-ci à 26 ans, un record dans l'histoire de la course. Mais quels sont donc nos espoirs de voir un tricolore succéder à Frédéric Guesdon, dernier vainqueur en 1997?

Florian Sénéchal, le plus "connaisseur"

De tous les tricolores, Florian Sénéchal est sans aucun doute celui qui a la plus grande science du pavé. Et pour cause, le natif de Cambrai a grandi et appris le vélo dans cette région du Cambrésis où se trouvent les premiers secteurs de Paris-Roubaix. Il évolue donc comme chez lui dès lors qu’il s’aligne sur la Reine des Classiques. Ce dimanche matin marquera qui plus est son 8ème départ sur l’Enfer du Nord, la course sur laquelle il se sera alors le plus aligné depuis le début de sa carrière, à égalité avec les championnats de France et le Het Nieuwsblad.

Son meilleur résultat est une sixième place en 2019, mais il espère forcément mieux cette année. Même si son équipe belge, Quick-Step Alpha Vinyl est loin d’être impériale depuis le début de la saison des classiques. Malgré cela, Sénéchal ne désespère pas et sait qu’il sera avec le Danois Kasper Asgreen l’une des cartes maîtresses de son manager Patrick Lefévère. "J’espère que la chance sera avec moi, explique-t-il. "Et j’espère que j’aurai les jambes sur le final. On est focus, on a mis toutes les cartes de notre côté pour réussir ! Y’a plus qu’à."

Valentin Madouas, le plus "inattendu"

C’est peut-être son premier Paris-Roubaix chez les grands, n’empêche, Valentin Madouas a déjà une petite pancarte dans le dos, après sa très belle troisième place sur le Tour des Flandres derrière Van Der Poel et Van Baarle. Certes, le fils de l’ancien pro Laurent Madouas aura a priori ce dimanche un rôle d’équipier pour son leader Suisse chez Groupama-FDJ Stefan Küng, mais il pourrait avoir sa chance en fonction des circonstances de course.

"On espère pouvoir être en surnombre à l’avant, explique-t-il. Moi je sais que je serai là s’il faut accompagner les coups et essayer d’anticiper. Et si l’occasion se présente je saisirai ma chance pour essayer d’aller chercher la victoire." Son patron Marc Madiot, double vainqueur de l’épreuve, y croit. "Il n’a pas à première vue le gabarit, mais il a l’envie et la détermination. Selon moi, ça va mieux lui convenir que le Tour des Flandres car il y a moins d’importance dans le placement pendant la course. Sur l’usure, l’endurance et la détermination, il peut faire de belles choses."

Christophe Laporte, le plus "armé"

C’est l’un des Français les plus en vue depuis le début du printemps des classiques. C’est même celui qui a réalisé la meilleure campagne flandrienne: deuxième du Grand Prix E3 et de Gand Wevelgem et neuvième du Tour des Flandres. En temps normal, son rôle aurait été à coup sûr celui d’un équipier de Wout Van Aert. Sauf que le Belge a contracté le Covid-19 début avril et vu sa préparation substantiellement perturbée. Pas étonnant donc de voir Van Aert affirmer ne pas pouvoir jouer la victoire de manière réaliste cette année. "J’espère pouvoir être là dans le final pour soutenir Christophe", affirme même le Flamand.

On peut dès lors côté français légitimement attendre une grande performance de Christophe Laporte. Arrivé à maturité cette saison après son transfert chez les Néerlandais de Jumbo-Visma, il a signé sa première victoire en World Tour début mars sur Paris-Nice. Il court depuis complètement décomplexé. "On a une équipe très forte et je suis confiant sur les capacités de l’équipe et sur mes capacités, affirme le Varois, 6ème de Paris-Roubaix l’an passé. Je fais partie d’une équipe plus forte, ça met en confiance et ça apporte beaucoup pendant les courses. L’important c’est qu’on soit tous les deux avec Van Aert dans le final. À ce moment-là, on discutera ensemble des sensations de l’un et de l’autre."

Anthony Turgis, le plus "flandrien"

Deuxième d’À Travers la Flandres en 2019, deuxième également de Kuurne-Bruxelles-Kuurne l’an passé, quatrième du Tour des Flandres en 2020, l’amour d’Anthony Turgis pour les classiques dites "flandriennes" n’est plus à prouver. Reste que Paris Roubaix est pour l’instant celle qui lui réussit "le moins bien", puisqu’en deux participations il n’est jamais rentré dans le Top 10 (18ème et 13ème).

Cette année, son équipe Total-Energies a pris une dimension supplémentaire avec l’arrivée dans ses rangs du Slovaque Peter Sagan, vainqueur en 2018. Et même si le triple champion du monde est forfait ce dimanche, son savoir-faire dans la préparation et l’approche de Paris-Roubaix a été un vrai plus pour Anthony Turgis, qui devrait logiquement être la carte maîtresse de la formation vendéenne. Avec des plusieurs équipiers de très grand luxe à sa disposition: Edvald Boasson Hagen, Maciej Bodnar et Niki Terpstra.

Pas totalement à 100% après une vilaine chute dimanche dernier sur l’Amstel Gold Race, Turgis n’en reste pas moins obsédé par la victoire sur l’Enfer du Nord. "Il faut s’imaginer la gagner, sinon c’est compliqué de prendre le départ et de jouer la victoire, explique-t-il. Il faut éviter beaucoup de choses pour arriver avec les meilleurs sur la fin de Paris-Roubaix. Ensuite, c’est la fraîcheur et les jambes qui parlent. C’est une course très dure. On peut le voir sur le Vélodrome où le sprint est très compliqué. Il n’y a plus de pointe de vitesse, c’est seulement l’énergie et la fraîcheur qui jouent."

Arnaud Souque