"Elle peut déjà être décisive": pourquoi la deuxième semaine du Tour de France s’annonce extrêmement intense
L’exigeante 10e étape du 14 juillet, avec pas moins de huit côtes répertoriées sur les routes du Massif Central, n’était finalement qu’une mise en bouche. Après un jour de repos bien mérité à Toulouse, le Tour de France reprend ses droits ce mercredi 16 juillet avec une 11e étape autour de Toulouse. Et si cette deuxième semaine s’annonce courte, avec cinq étapes au programme (contre six habituellement quand le jour de repos est le lundi), elle s’annonce ô combien explosive.
>> La 11e étape du Tour de France EN DIRECT
L’étape du jour autour de la Ville Rose, sans doute la moins compliquée de la semaine, proposera tout de même cinq côtes répertoriées. Le sommet de la dernière, celle de Pech David (840 m à 12,5% de moyenne), sera situé à 8,8 km de l’arrivée. De quoi prévoir un final nerveux.
Place à la (très) haute montagne
Il sera ensuite temps d’attaquer la haute montagne, avec un triptyque pyrénéen qui peut faire gonfler les mollets rien qu’à l’évocation du programme dense qui attend les coureurs.
Jeudi, l’arrivée sera jugée au sommet d’Hautacam après l’ascension du premier col hors catégorie de cette Grande Boucle (13,5 km à 7,8 %). Avant ce final, le peloton passera également par le col du Soulor (11,8km à 7,3%).
Vendredi, les favoris au classement général seront cette fois seuls face à leur destin lors d’un contre-la-montre individuel de 10,9 km entre Loudenvielle et Peyragudes. Si le premier chrono de cette 112e édition, mercredi 9 juillet autour de Caen pour la 5e étape, était essentiellement plat, la montée de Peyragudes (8 km à 7,9%) va agir comme un véritable révélateur des forces en présence. Comme en 2022, une étape en ligne remportée par Tadej Pogacar devant Jonas Vingegaard, la dernière rampe de l'altiport sera au programme, pour un passage à 16% au plus fort de la pente.
Samedi, la dernière partie de ce copieux menu pyrénéen n’aura rien d’un dessert délicat. Avant une arrivée à Superbagnères (col hors catégorie, 12,4 km à 7,3%), le peloton passera par trois cols bien connus des amoureux du Tour de France: le Tourmalet (19 km à 7,4%), l'Aspin (5 km à 7,6%) et Peyresourde (7,1 km à 7,8%).
Un dernier (gros) effort en haute montagne avant une 15e étape plutôt promise aux baroudeurs, dimanche entre Muret et Carcassonne.
"La véritable bataille pour le classement général commence là"
Si la première partie de ce Tour de France a pu livrer de premiers enseignements, avec notamment un Tadej Pogacar vainqueur de deux étapes (la 4e à Rouen et la 7e à Mûr-de-Bretagne), l’heure de vérité approche. "La véritable bataille pour le classement général commence là, dans deux jours (jeudi entre Auch et Hautacam, NDLR)", a résumé Remco Evenepoel, actuel troisième du classement général, mardi lors de la journée de repos.
Tandis que le frissonnant Ben Healy va tout faire pour garder son maillot jaune le plus longtemps possible, les multiples ascensions pyrénéennes seront en effet un sacré juge de paix dans la guerre que se livre les favoris à la victoire finale, Pogacar et Jonas Vingegaard en premier lieu.
"Je pense que cette semaine peut déjà être décisive", a tranché le Slovène. "Normalement, la deuxième semaine est toujours réservée aux semi-montagnes, aux échappées et peut-être à une grosse journée de montagne. Mais cette année, cette semaine est presque aussi difficile que la dernière. Je pense donc que nous pouvons déjà observer de gros écarts au classement général dans les jours à venir."
"J'attends avec impatience Hautacam et surtout le contre-la-montre de Peyragudes. Ces deux étapes, je les attends avec impatience."
"Une partie du plan de Visma, c’est d’essayer d’énerver Pogacar pour lui faire faire des erreurs"
La grande nervosité observée lors de la première partie de ce Tour de France entre Pogacar et Visma-Lease a bike pourrait franchir un nouveau palier au gré des multiples lacets pyrénéens.
"Une partie du plan de Visma c’est d’essayer d’énerver Pogacar pour lui faire faire des erreurs", assure Jérôme Coppel, consultant de RMC Sport sur cette Grande Boucle. "Et ça commence gentiment à marcher. Il ne fait pas d’erreurs sur le vélo mais on sent dans ses déclarations qu’il est énervé. Il faut qu’il reste bien concentré mentalement, car sinon il pourrait faire des erreurs sur la route qu’il pourrait payer cher."
Les nouveaux épisodes de la guerre Pogacar-Visma risqueraient donc de pimenter un peu plus une deuxième semaine déjà bien excitante.
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