Or olympique, Tour de France, Paris-Roubaix: Pauline Ferrand-Prévot, un palmarès au Panthéon du cyclisme
Reims, 10 février 1992. Pauline Ferrand-Prévot naît et grandit entre les vignes champenoises et les chemins forestiers de la Marne. Le vélo, d’abord jeu d’enfant, devient très vite une passion dévorante. Elle n’a pas de spécialité dans le cyclisme, tout lui réussit naturellement. Route, VTT, cyclo-cross, chaque course devient un terrain de jeu. Adolescente, elle écrase tout sur son passage, collectionne les titres nationaux et se forge une réputation de phénomène. Déjà, son nom circule dans les pelotons, une coureuse capable de briller partout, tout le temps.
2014, la révélation mondiale
À l'aube de ses 23 ans, elle bouleverse l’ordre établi. En septembre 2014, à Ponferrada, Pauline Ferrand-Prévot devient championne du monde sur route. La France attendait cette étoile depuis Jeannie Longo en 1995 et elle n'est pas filante. Quelques mois plus tôt, elle domptait déjà les pentes de la Flèche Wallonne pour s'imposer en haut du mythique Mur de Huy.
Cette même année, elle participe à son premier Grand Tour sur le Giro d'Italia et termine à la deuxième place pour seulement quelques secondes, derrière sa désormais coéquipière, Marianne Vos. La polyvalence, déjà, devient sa marque. Elle ne se contente pas de briller sur un terrain, elle rayonne sur tous.
2015, l’exploit absolu
L’année suivante, son génie atteint l’inimaginable. Championne du monde de cyclo-cross en janvier, championne du monde de VTT cross-country en septembre, tout en restant auréolée de son titre sur route. "PFP", trois lettres, pour trois titres de championnes du monde et devenir la première cycliste de l’histoire, hommes et femmes confondus, à porter trois maillots arc-en-ciel en même temps, dans trois disciplines différentes. Une anomalie. Un exploit que personne n’avait jamais envisagé dans l'histoire du cyclisme.
Blessures, doutes et renaissances
Mais la carrière de Pauline Ferrand-Prévot n’a jamais été une ligne droite. Les blessures et les chutes freinent son élan, l’ombre du doute plane. Mais chaque coup du sort devient un nouveau départ. En 2019, elle renaît en VTT et retrouve de nouveau le maillot arc-en-ciel en cross-country, qu’elle conservera en 2020, puis en 2022 et 2023. Elle s’impose aussi sur le marathon VTT, sur le short track et même sur le gravel. Aucune discipline ne lui résiste. Elle ne domine pas seulement, elle réinvente ce que signifie “gagner partout”, elle repousse les limites du possible.
2024, la consécration olympique: l’or de Paris sur la colline d’Élancourt
Et comme un symbole, devant son public, elle touche au sublime. Elle qui a tout gagné en VTT, tout sauf cette médaille olympique qu'elle a tant voulue, mais qui semblait si loin pour elle au fil des années. En 2016, à Rio, une chute la contraint à l'abandon, on se dit qu'elle n'a que 24 ans et qu'elle reviendra. Puis arrive 2021, à Tokyo, où la malédiction semble s'acharner sur elle avec une chute et une crevaison. On se fait une raison en se disant que c'est peut-être terminé, elle ne remportera jamais cette breloque si convoitée.
Oui, mais voilà, les Jeux Olympiques de Paris 2024 sont là, et la reine décroche l’or en VTT cross-country. Sur la colline d’Élancourt, la France exulte. Son sourire, ses larmes, le drapeau tricolore sur les épaules, un moment pour l'éternité. L’ultime reconnaissance pour celle qui, déjà, a conquis toutes les disciplines. La Française est championne olympique.
2025, la saison des mythes, de Paris-Roubaix au Tour de France
Pour la saison 2025, la Française annonce son retour sur la route, quatre ans après sa dernière course et après avoir coché toutes les cases du VTT à son palmarès. Au printemps 2025, PFP frappe un grand coup, elle remporte Paris-Roubaix, et devient la première Française à dompter l’Enfer du Nord et ses mythiques pavés. Mais son grand rendez-vous se profile en juillet. Pour la première fois, elle prend le départ du Tour de France féminin. Pendant neuf jours, elle défie la montagne et les favorites Demi Vollering, Katarzyna Niewiadoma et Anna Van der Breggen, déjà toutes vainqueurs de la Grande Boucle. Mais dans le redoutable Col de la Madeleine, elle renverse la course, s’offre la victoire d’étape, s’empare du maillot jaune et assomme la concurrence.
Mais elle ne s'arrête pas là, la champenoise réitère le lendemain sur cette 9e étape qu'elle remporte haut la main avec le maillot jaune sur le dos. Une nouvelle démonstration, comme à son habitude, comme elle sait le faire, et rentre un peu plus dans l'histoire de ce sport.
Un palmarès qui défie l’histoire du cyclisme
- Championne olympique de cross-country : 2024
- Championne du monde sur route : 2014
- Championne du monde de cyclo-cross : 2015
- Championne du monde de cross-country : 2015, 2019, 2020, 2022, 2023
- Championne du monde short track : 2022, 2023
- Championne du monde de gravel : 2022
- Championne du monde VTT marathon : 2019, 2022
- Championne d’Europe de cross-country : 2020, 2021
- Championne d’Europe short track : 2024
- Championne de France sur route : 2014 et 2015
- Championne de France de contre-la-montre : 2012, 2013 et 2014
- Championne de France de cross-country : 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019
- Championne de France de cyclo-cross : 2014, 2015 et 2018
- Vainqueure du Tour de France féminin : 2025
- Victoires en classiques : Flèche Wallonne 2014, Paris-Roubaix 2025
- Étapes de grands tours : Une étape du Giro et Tour de France 2025
"PFP", la légende au panthéon du sport
Des sous-bois aux pavés de Roubaix, des pistes de montagne aux routes du Tour de France, elle a tout exploré, tout dompté, tout remporté. Pauline Ferrand-Prévot n’a pas seulement marqué le cyclisme féminin, elle a marqué le cyclisme, le sport mondial. Son nom traverse désormais les frontières, les époques, les disciplines.
En 2025, en remportant le Tour de France, elle a bouclé la Grande Boucle. Fermé le cercle parfait d’une carrière inimitable. Et offert au sport français une reine éternelle.
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