Tour de France: "On vit un petit peu en bulle fermée", la crainte du peloton face au mystérieux virus

Encore un abandon de taille sur le Tour de France. Hospitalisé lundi soir à Narbonne, Mathieu van der Poel n'a pas pris le départ de la 16e étape mardi en raison d'une pneumonie. "Mathieu présente des symptômes de rhume depuis quelques jours, a écrit la formation Alpecin-Deceuninck dans un communiqué. Hier après-midi, son état a commencé à se dégrader significativement. Vers le soir, il a développé de la fièvre. En concertation avec le staff médical, il a été décidé qu'il ne pouvait plus participer à la course."
Vainqueur de la deuxième étape et porteur du maillot jaune cette année, également prétendant sérieux au maillot vert, le Néerlandais n'est pas la première victime du mystérieux virus qui traîne dans le peloton. Tadej Pogacar, leader incontesté de la course, avait lui-même dit être un peu souffrant avant de donner des nouvelles rassurantes. "En fait, ça va mieux, ça touche plutôt à sa fin", a-t-il lancé dimanche aux journalistes. "J'ai un peu le nez qui coule, je tousse un peu, mais je ne suis pas vraiment malade."
Les symptômes ont néanmoins contraint certains coureurs a quitté prématurément les routes du Tour, comme Steff Cras, le leader belge de la TotalEnergies, et Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step), alors maillot blanc et troisième au général, lors de la 14 étape.
Gel hydroalcoolique, bulle fermée...
Crainte et prudence sont donc de mise au sein du peloton qui entame mardi la dernière semaine de la course. "Pour le moment, ça va à peu près, donc on verra dans les prochains jours, on est très attentifs là-dessus", a réagi le Français Kévin Vauquelin (Arkéa B&B), cinquième au général et en quête d'un premier podium sur le Tour. "On évite de faire la bise et tout ça. On a pas mal de gel hydroalcoolique, on prend les mesures d'hygiène, de toute façon, on connaît bien. Depuis le Covid, on a quand même ancré quelques gestes dans notre quotidien, donc c'est comme ça qu'on se gère."
Même son de cloche de la part de son compatriote Lenny Martinez (Bahrain Victorious). "Il y avait peut-être un peu le nez et tout ça, mais honnêtement c'était au début et je pense qu'on peut quand même performer. Moi je mets du gel hydroalcoolique tout le temps sur les mains, dès que je rentre du bus, dès que je signe les autographes", a déclaré l'actuel porteur du maillot à pois.
Du côté de l'équipe Decathlon AG2R aussi, on prend ses dispositions. "On vit un petit peu en bulle fermée, on essaie de prendre quelques précautions mais on vit quand même en bulle fermée", a confié le directeur sportif, Cyril Dessel. Qui ne veut cependant pas parler de malédiction: "Je ne pense pas que ce soit une exception cette année, je pense qu'il y a tout le temps des malades. Il faut savoir aussi que les coureurs sont fatigués, ils ont des organismes qui sont un petit peu plus vulnérable quand ils sont fatigués et peut-être qu'ils attrapent un petit peu plus vite le froid ou un petit virus qui traîne."