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France-Argentine: le coup tactique de Deschamps avec Kolo Muani, si proche de devenir le héros inattendu des Bleus

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Entré à la place d'Ousmane Dembélé juste avant la pause, l'ancien nantais Randal Kolo Muani a transfiguré l'attaque des Bleus face à l'Argentine en finale de la Coupe du monde. Déjà buteur en demi-finales face au Maroc (2-0), il a été l'un des rares à s'être montré à la hauteur de l'événement. Il s'en est même fallu de peu pour qu'il n'en devienne le héros.

Il n'était probablement pas prédestiné à rentrer aussi tôt dans cette finale du Mondial face à l'Argentine. Pour autant, Randal Kolo Muani a su honorer la confiance placée en lui par Didier Deschamps, dimanche, tout spécialement depuis la demi-finale remportée face au Maroc (2-0) mercredi dernier, lors de laquelle il a inscrit le but du break.

En remplaçant Ousmane Dembélé à la 41e minute face à Lionel Messi et ses coéquipiers, cinq minutes après le but du break signé Angel Di Maria (2-0, 36e), c'est peu dire que le joueur de Francfort entrait dans une situation très défavorable pour la France. Dos au mur, incapable de se montrer dangereuse et tenter une frappe sur le but de Dibu Martinez, la sélection tricolore balbutiait son football autant qu'elle semblait inexistante, dans le corps comme dans l'esprit.

Penalty provoqué, passe décisive... Le détonateur Kolo Muani

De là à imaginer l'ancien nantais en pompier de service, - mieux, en héros national - il n'y a qu'un pas... que peu étaient probablement prêts à faire à ce moment précis du match. Qu'à cela ne tienne, le Bondynois a pris un savant plaisir à faire déjouer les pronostics. Sur le couloir droit d'abord, puis davantage en pointe de l'attaque par la suite, il a dynamité les offensives des Bleus et grandement contribué à faire - enfin - entrer les Bleus dans leur rencontre.

Montant en gamme au fur et à mesure des minutes en deuxième période, faisant parler sa vitesse, sa vista mais surtout son envie, c'est lui qui a été le premier à tenter sa chance, à la 68e minute sur un corner de Griezmann. Une tentative qui filera loin des buts, mais qui a impulsé un début de révolte. En témoigne sa prise de bec avec Molina dans la foulée...

Ensuite, sur un positionnement plus flottant, il a entrepris un gros travail au coeur de la défense argentine, chipant tous les ballons de la tête. Précieux dans ses déviations, il l'a été encore plus lorsque, lancé en profondeur à la 79e minute, il a pris de vitesse Otamendi avant de s'écrouler pour une faute du défenseur de l'Albiceleste. Un penalty provoqué et transformé par Kylian Mbappé (1-2, 80e).

Une minute plus tard, Kolo Muani sera une nouvelle fois décisif sur une passe pour décaler le joueur du PSG, auteur d'une magnifique volée pour faire recoller les Bleus (2-2, 81e). Un détonateur d'exception qui a remis les Bleus sur les rails.

Un face-à-face manqué contre Martinez à la 120e minute qui peut le hanter

En prolongations, son jeu en pivot a été précieux. Mais ce sont ses deux occasions en toute fin de partie qui restent dans les mémoires. À la 120e minute, il est à un cheveu de reprendre victorieusement de la tête un centre plongeant de Mbappé, le ballon terminant sa course à quelques centimètres du poteau gauche de Martinez. Trois minutes plus tard, il avait l'opportunité de faire basculer la France dans l'ivresse mais il a manqué son face-à-face contre le portier argentin, ce dernier repoussant sa reprise de la jambe.

Son tir au but réussi peu après lors de la séance décisive ne viendra pas réconforter toute une nation, déchue de son titre de champion du monde après une ultime tentative de Montiel (3-3, 2 tirs au but à 4). Il n'en reste pas moins que la prestation du numéro 12 de l'équipe de France restera, un temps au moins, dans les mémoires des supporters.

CMP