Coupe du monde féminine: après le nul face à la Jamaïque, faut-il s’inquiéter pour les Bleues ?

Habituée à offrir des entames de compétitions tonitruantes ces dernières années (4-0 face à la Corée du Sud lors du Mondial 2019, 5-1 contre l’Italie à l’Euro 2022), l’équipe de France féminine est tombée de très haut ce dimanche pour son entrée en lice dans la Coupe du monde féminine 2023, en étant tenue en échec par une équipe jamaïcaine rugueuse et bien organisée (0-0).
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Un résultat frustrant pour les Bleues face à la 43e nation au classement Fifa (la France est 5e, ndlr), avant même les deux derniers matchs dans ce groupe F. Ancienne internationale française, demi-finaliste lors du Mondial 2011, Elise Bussaglia est certaine que les coéquipières de Wendie Renard “vont prendre ce match comme une défaite” et attend une réaction dès le prochain rendez-vous. “Il fallait prendre les trois points sur ce premier match pour bien commencer la compétition. Elles se sont mises dans le pétrin toute seule par une énorme contre-performance collective. Il y a eu beaucoup de déchets techniques, des mauvais choix. On n’a pas reconnu l’équipe de France. Heureusement qu'on ne fait que 0-0”, a analysé notre consultante sur RMC.
Hervé Renard joue l’apaisement
Au-delà du résultat, le visage affiché par les Françaises a semblé à des années-lumière de celui observé depuis l’arrivée d’Hervé Renard en mars dernier. Fébriles techniquement et pas encore totalement au point physiquement, les Bleues étaient conscientes de leurs lacunes. "On sait qu'on était capable de faire beaucoup mieux. On aurait pu se mettre dans de meilleures conditions pour commencer cette Coupe du monde, reconnaissait Amel Majri auprès de l'AFP. Il y a deux autres matchs qui arrivent. On sait que quand on ne met pas plus de mouvement, de qualité technique, ça donne ce résultat. Il va falloir faire plus pour pouvoir passer les autres matchs. On a eu des occasions, pas elles. C'est encore plus frustrant. On va essayer de les concrétiser dans les matches qui arrivent. On est capable d'en avoir davantage."
Si ses joueuses ont tenu un discours offensif, Hervé Renard a préféré tempérer, appelant ses joueuses à “garder le cap” pour la suite de la compétition. "J'ai confiance en cette équipe. Malgré quelques absences aujourd'hui, on a su faire face et on va avancer tous ensemble, a confié le sélectionneur en conférence de presse. Il ne faut surtout pas tirer des enseignements trop hâtifs. Nombre d'équipes qui commencent en fanfare une compétition ne sont pas au bout et d'autres commencent lentement. J'ai déjà démarré une compétition que j'ai gagnée avec deux matchs nuls d'entrée. Je ne vais pas vous rappeler la Coupe du Monde 2022."
Une infirmerie à surveiller
Sur les dernières compétitions, les entames canons de l’équipe de France ont rarement été fructueuses par la suite. Hormis la demi-finale à l’Euro perdue face à l’Allemagne l’an dernier, les Bleues ont longtemps chuté en quart de finale d’une compétition internationale (Euro 2013 et 2017, Mondial 2015 et 2019). Pour retrouver le dernier carré en Coupe du monde pour la première fois depuis 2011, les Françaises devront donc monter en puissance au fil de la phase de groupe, tout en gérant un effectif pas épargné par les pépins physiques.
Déjà privées de Marie-Antoinette Katoto, Delphine Cascarino et Griedge Mbock avant le Mondial, les Tricolores ont perdu Amandine Henry pendant la préparation, alors que Selma Bacha, Elisa De Almeida et Wendie Renard connaissent des pépins depuis l’arrivée en Australie. De quoi s’inquiéter pour la suite de la compétition ? Pas nécessairement.
Éviter l’Allemagne dès les huitièmes
Même avec ce match nul, l’équipe de France garde son destin entre ses mains pour la qualification en huitième de finale. Avant l’entrée en lice du Brésil face au Panama ce lundi (13 heures), les joueuses d’Hervé Renard restent dans la course, sachant que les deux premières du groupe verront la phase à élimination directe. Les Bleues sont en revanche attendues dès samedi face au Brésil (12 heures), pour une rencontre considérée comme la finale de la poule F.
Un bon résultat face aux Brésiliennes de la légende Marta permettrait d’y voir plus clair sur l’avenir et les ambitions des Bleues avant le dernier match de poule contre le Panama, le 2 août. Car terminer première permettrait - sauf énorme surprise - d’éviter l’Allemagne dès les huitièmes de finale. Menées par une Alexandra Popp intenable, les bourreaux des Bleues lors du dernier Euro sont les favorites d’un groupe également composé de la Colombie, de la Corée du Sud et du Maroc. Trois adversaires a priori à la portée de l’équipe de France, en quête d’une montée en puissance lors des deux prochaines sorties pour arriver lancée physiquement et tactiquement pour la suite de la compétition, où les rêves d’un premier sacre mondial sont toujours permis.