Hegerberg, Miedema, White... les 10 joueuses à suivre durant l'Euro féminin 2022

Marie-Antoinette Katoto (France)
Tout juste prolongée par le PSG jusqu'en 2025, la meilleure buteuse avec 18 buts et meilleure joueuse de D1 Arkema cette saison est le grand espoir d'une équipe de France habituée à être décevante lors des grands évènements. Elle avait d'ailleurs elle-même confié dans un entretien à l'AFP que cette génération ne pouvait "faire que mieux". Au coeur d'un conflit interne au sein du PSG, l'attaquante avait fait le choix de soutenir Aminata Diallo lors d'un match de l'équipe de France en célébrant son but en formant un "A" avec ses doigts, avant que la milieu de terrain ne soit libérée sans aucune charge contre elle dans l'affaire Hamraoui. La Française sait que si les tricolores emportent l'Euro, elle figurera parmi les favorites du Ballon d'or.
Ada Hegerberg (Norvège)
L'attaquante norvégienne de l'Olympique Lyonnais fera son grand retour lors de cet Euro. Gravement blessé à deux reprises, d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit puis d'une fracture de fatigue au tibia gauche, Ada Hegerberg a été absente des terrains pendant 20 mois en 2020 et 2021. Après ses retrouvailles avec le carré vert et un nouveau titre en Ligue des champions avec l'OL, la Norvégienne retrouve aussi la sélection, après l'avoir boycottée pendant cinq ans. La superstar était devenue frustrée par ce qu'elle percevait comme un manque de soutien à l'équipe féminine et au développement du football féminin en Norvège.
Vivianne Miedema (Pays-Bas)
Serial-buteuse des Pays-Bas, Viviane Miedema a empilé 92 buts en 108 sélections, cumulant déjà 18 buts en 18 sélections dès l'âge de 18 ans. Elle aussi a fait le choix de prolonger avec son club avant de s'envoler en Angleterre et a donc décidé de rester pour une sixième saison consécutive à Arsenal, malgré les solicitations appuyées de certains clubs, dont le Barça. Celle qui va fêter ses 26 ans durant l'Euro est la détentrice de la mascotte de la sélection néerlandaise: un ours en peluche nommé Flip. Une sorte de porte bonheur qu'elle avait perdu lors d'un déplacement et qu'elle avait fait renvoyé chez ses parents par l'hotel l'ayant retrouvé. A voir si cela suffira aux actuelles tenantes du titre, qui ont perdu 5-1 lors d'un match de préparation contre l'Angleterre.
Pernille Harder (Danemark)
L'attaquante danoise de Chelsea n'a plus rien à prouver lors de cet Euro. Deux fois élue joueuse de l'année par l'Uefa, première étrangère à être élue joueuse de l'année en Allemagne, sept fois joueuse de l'année au Danemark et meilleure buteuse de l'histoire de son pays... elle a tellement de récompenses individuelles que celles qui ne sont pas exposées chez ses parents sont rangées sous son lit à Londres. Pernille Harder est aussi la meilleure buteuse de tous les temps de l'équipe nationale danoise - hommes et femmes confondus - avec 68 buts. Mais ses plus beaux combats sont peut-être ceux qu'elle mène en-dehors des terrains lorsqu'elle obtient avec la sélection l'égalité salariale après avoir boycotté le dernier Euro ou lorsqu'elle expose ouvertement sa relation avec sa compagne Magdalena Eriksson, coéquipière à Chelsea et internationale suédoise, pour défendre les droits LGBT dans le football.
Irene Paredes (Espagne)
En l'absence de la star Alexia Putellas, gravement blessée à la veille de la compétition et forfait, l'Espagne va devoir se reposer sur ses autres atouts. Et la Roja en a, parmi lesquels l'ancienne joueuse du PSG Irene Paredes. Bien plus qu'un patronyme - qu'elle partage avec Leandro, milieu parisien mais argentin et qui n'a aucun lien de parenté avec elle - elle est considérée comme une défenseure centrale référence. A 31 ans, la Basque, arrivée au Barça l'été dernier où elle s'est tout de suite imposée, va prendre part à sa cinquième compétition internationale.
Ellen White (Angleterre)
A 33 ans, Ellen White vivra sans doute son dernier Euro avec la sélection anglaise, donc elle est la meilleure buteuse, avec 50 buts en 105 sélections. Petite particularité de l'attaquante de Manchester City : à chaque fois qu'elle marque un but elle célèbre en faisant des "lunettes". Une célébration inspirée de celle d'Anthony Modeste, afin de rendre hommage à l'attaquant de Cologne. Privée d'école de football accueillant les petites filles, Ellen White a grandi en jouant avec des garçons, au sein de l'académie dirigée par son père, avant de finalement être repérée par l'académie d'Arsenal. Grande fan de West Ham, elle n'a encore jamais pu jouer pour le club de Londres, ayant pourtant évolué dans six clubs britanniques différents.
Sara Dabritz (Allemagne)
La milieu de terrain allemande du PSG est finalement star malgré elle de cette sélection allemande. Longtemps restée dans l'ombre d'Alexandra Popp, attaquante de Wolfsburg, elle reçoit les gloires de chaque sélectionneur, avec la dernière en date Martina Voss-Tecklenburg : "Je ne voudrais pas jouer contre Sara Däbritz en ce moment." Elle n'a que 27 ans, mais elle est l'une des rares joueuses de l'équipe d'Allemagne à avoir remporté l'Euro en 2013. Recemment transférée à l'OL, elle a pourtant souvent clamé son amour pour la capitale française, qu'elle découvre au gré de balades avec son petit ami, un des ses ex-adversaires de l'époque où elle jouait au foot avec les garçons, en Bavière.
Fridolina Rolfö (Suède)
L'attaquante du FC Barcelone est l'une des figures de la sélection suédoise, qui brille davantage par son collectif. A 28 ans, Fridolina Rolfö a remporté une fois la Ligue des champions en 2020 lorsqu'elle élimine le FC Barcelone avec Wolfsburg, avant de faire l'inverse en ayant revêti la tunique blaugrana cette saison. Ailière droite atypique, Rolfö tente toujours des tirs compliqués, à l'image de son premier triplé en Ligue des champions pour son premier match dans la compétition face à Liverpool, alors qu'elle évoluait avec le club suédois de Linköping à 21 ans. Particulièrement extravagante, elle l'est autant dans ses tenues que lorsqu'elle célèbre un but, peu importe l'adversaire.

Barbara Bonansea (Italie)
Barbara Bonansea est devenue une véritable star nationale lorsque le 9 juin 2019, elle inscrit un doublé lors de la Coupe du monde et offre une victoire surprise de l'Italie sur l'Australie. Après le match, la Rai, la télévision publique italienne, est allée interviewer ses parents, qui avaient l'habitude de la suivre dans un camping-car pour assister à ses matchs. Pionnière du football féminin italien, elle a toujours appris le football à Turin: au Torino étant plus jeune, avant de rejoindre la Juventus en 2017. Elle fût aussi la première joueuse italienne à avoir Mino Raiola comme agent. L'attaquante et milieu de terrain est aussi réputée pour ses coups francs façon Juninho. Mais elle devra se méfier de la gardienne française, qu'elle affronte en poules, puisque Pauline Peyraud-Magnin, la portière tricolore, est aussi sa coéquipière à la Juventus.
Sara Bjork Gunnarsdottir (Islande)
Véritable star de l'Islande, Sara Bjork Gunnarsdottir a été choisie à deux reprises, en 2018 et 2020, comme personnalité sportive globale de l'année (hommes et femmes) par l'Association des journalistes sportifs islandais. Elle est aussi la seule joueuse de la petite île scandinave à avoir marqué dans une finale de la Ligue des champions, en la remportant deux fois avec Lyon en 2020 et 2022. Dans le Rhône, elle s'est elle aussi affirmée comme pionnière dans sa discipline, lorsqu'elle fait le choix de la maternité et accouche en novembre avant de revenir sur les terrains dès mars. "Je veux inspirer les femmes, qu'elles ne soient pas effrayées en se disant qu'en faisant une carrière, il n'est pas possible de fonder une famille, déclarait-elle dans une interview pour L'Equipe. Moi, Amel (Majri, elle aussi enceinte), d'autres comme Serena Williams, Alex Morgan, de plus en plus de femmes montrent que c'est possible."
La grande absente: Alexia Putellas (Espagne)
La star annoncée de cet Euro féminin a dû déclarer forfait à la veille de la compétition pour une grave blessure. Ballon d'or et élue "The Best" par l'UEFA, la milieu de terrain espagnole Alexia Putellas est aussi meilleure buteuse de la Ligue des champions, malgré son poste. En plus d'être intouchable sur le terrain, à tel point que Marca titrait "Alexia et 22 autres" au moment de l'annonce de la liste pour l'Euro, elle n'hésite pas à utiliser sa récente gloire pour mettre en avant les différentes problématiques que rencontre encore le football féminin. En affrontant l'Italie lors du dernier match de préparation, elle est devenue la première espagnole à atteindre les 100 capes en sélection. C'est dire à quel point son absence pourrait peser lourd chez les Espagnoles.