OL-OM: deux mois après l'arrêt du match, la plaie est encore béante

Les retrouvailles s'annoncent électriques, même à huis clos. Privé de ses supporters, Lyon accueille Marseille ce mardi soir dans un Groupama Stadium désert et dans une ambiance pesante. Deux mois après le jet de bouteille sur Dimitri Payet qui a entraîné l'arrêt définitif de la rencontre, les deux olympiques n'ont jamais cessé de s'envoyer des piques, jusqu'à la veille du coup d'envoi.
Ainsi, Peter Bosz a confié qu'il éprouvait toujours de "la colère" après l'interruption du match en novembre. "Ce n'était pas nécessaire d'arrêter le match, a-t-il estimé en conférence de presse lundi. Il y avait 60.000 personnes dans le stade, une bonne atmosphère, un fou et tout le monde s'arrête... L'arbitre ne voulait pas arrêter, Marseille refusait de reprendre, donc oui il y a de la colère."
Payet en conf, une mauvaise idée ?
Le board rhodanien n'a pas non plus apprécié que Dimitri Payet ait été choisi pour intervenir en conférence de presse à quelques heures du match. Devant les journalistes, le Marseillais s'est senti particulièrement visé dans les débats qui ont suivi les incidents. "J'avais l'impression que j'étais coupable dans ces deux histoires. Et c'est ça qui faisait mal, plus que la bouteille. Mentalement, cela a été compliqué, parce que c'était la deuxième fois. On a entendu beaucoup de choses, de personnes qui donnaient leur avis mais sans lancer la moindre idée pour régler le problème."
Bien avant ces prises de parole, la partie de ping-pong entre l'OL et l'OM a tourné autour de la date du match, Lyon accusant son rival d'avoir joué avec la procédure pour faire jouer ce match le 1er février au lieu du 10, sachant que les Gones seraient privés de Lucas Paqueta, actuellement en sélection. Un peu plus tôt, les Marseillais avaient renoncé à saisir le CNOSF, malgré leur mécontentement à propos de la décision de faire rejouer le match. Le club espérait gagner ce match sur tapis vert, sans succès.
Une dynamique sportive opposée
Agité en coulisse, ce choc est aussi capital sur le terrain. Pénalisé d'un point après la sombre soirée du 21 novembre, l'OL est englué dans le ventre mou du championnat (11e) et une victoire ce mardi permettrait aux hommes de Peter Bosz de revenir à six points de son adversaire du soir et du podium. L'Olympico est d'ailleurs un premier virage à bien négocier pour le technicien lyonnais, qui a reçu un ultimatum jusqu'en février de la part de Jean-Michel Aulas.
Et la tâche s'annonce ardue, sachant que le calendrier est loin d'être évident (OM, Monaco, Nice, Lens, Lille en championnat, en plus des 8e de finale de la Ligue Europa). Mais des résultats favorables face à ses concurrents directs permettrait à l'OL de croire à nouveau en ses chances de podium après une première partie de saison chaotique. Et ce ne sont pas le deux victoires poussives dans le derby contre Saint-Etienne et à Troyes (1-0, à chaque fois sur un pénalty de Moussa Dembélé) qui va rassurer les supporters lyonnais.
De nombreux absents à Lyon
De l'autre côté, l'OM a montré de belles promesses à Lens (2-0) et reste sur une bonne dynamique malgré une qualification poussive en quart de finale de la Coupe de France contre Montpellier. A la recherche d'une victoire en terre lyonnaise depuis 2007, les hommes de Jorge Sampaoli partent avec l'étiquette de favori, malgré les absences de Bakambu, Gueye, Dieng ou Balerdi. D'autant plus que l'OL est décimé.
Le club rhodanien ne compte pas moins de dix absents: Aouar, Denayer, Reine-Adelaïde (blessés), Paqueta (sélection), Da Silva, Kadewere (suspendus), Toko Ekambi (CAN), Dembélé (Covid), Ndombele et Faivre (non qualifiés). Face à cette cascade de forfaits, Peter Bosz pourrait aligner un trio d'attaquants inédit, avec Rayan Cherki en pointe, Emerson et Shaqiri sur les ailes. Et avec des minots sur le banc (Lomami, Keïta, B. Barcola, Sunni, Bonnet).