Quel bilan pour Juninho en tant que directeur sportif de l'OL?

Une page se tourne à l'OL. Il y a quelques semaines dans Rothen s'enflamme, Juninho lâchait une bombe, en expliquant que c'était sans doute sa dernière saison en tant que directeur sportif de l'OL. Arrivé en fin de saison 2018-2019, marquée par le départ de Bruno Génésio, l'ancienne gloire du club (100 buts en 344 matchs) pliera déjà bagage en janvier, même si aucune annonce officielle n'a été faite par l'OL. Débarqué dans un tout nouveau rôle, son premier dans le management, son aventure à Lyon a été une succession de flops, malgré quelques (rares) coups de génie.
L'échec Sylvinho
Venu en même temps que l'ancien numéro 8 des Gones, Sylvinho représente le premier échec de l'ère Juninho. Nommé entraîneur de l'OL pour la saison 2019-2020, il prend la porte le 7 octobre 2019 après une défaite dans le derby face à Saint-Etienne. Le choix de Rudi Garcia, son remplaçant, ne semblait pas être celui de "Juni" mais plutôt de Jean-Michel Aulas. "On lui a laissé la totalité du pouvoir, je peux l'attester car comme vous me l'avez fait remarquer, j'ai pris un certain recul opérationnel. Les choix de Sylvinho, de Rudi (Garcia), de Bruno Cheyrou, de Peter (Bosz)... Quoi qu'on dise, tout cela a été validé par Juni. Donc il avait les moyens de mener sa politique", s'est défendu le président de l'OL dans L'Equipe.
Après un été 2020 de rêve sur le plan sportif, ponctué par une demi-finale de Ligue des champions perdue face au Bayern Munich, Juninho doit essuyer un nouveau coup dur avec le décès de Gérard Houllier, l'un des piliers de l'organigramme lyonnais.
Un recrutement perfectible et des relations tendues
Du côté du mercato, le directeur sportif de l'OL n'a pas hésité à faire fonctionner son réseau pour ramener des pépites brésiliennes. Si la grande réussite reste Lucas Paqueta et, dans une moindre mesure Bruno Guimaraes, Jérome Boateng et Emerson, Juninho a tout de même essuyé quelques revers (Jean Lucas, Camilo, Shaqiri). En parallèle, les relations avec certaines personnes au sein du club sont loin d'être au beau fixe.
S'il y avait un désaccord évident avec Rudi Garcia, le Brésilien entretient des rapports délicat avec Vincent Ponsot, le directeur du football. "Juni était fatigué, vous l'avez vu. C'est vrai qu'il n'a pas eu que des succès. Il n'était pas heureux, ça se sent. Si j'avais pu le retenir, je l'aurais retenu, mais il avait du mal à assumer cette fonction dans une organisation importante. Et tous les grands clubs ont une organisation avec plusieurs responsables. Un entraîneur, un directeur général, un directeur du foot, un directeur sportif, un président... et parfois tous ces gens en même temps. Ça n'a pas fonctionné. Ce n'est pas pour cela que Juni n'est pas quelqu'un de bien. C'est quelqu'un de très bien. Et on va tout faire pour qu'il reste proche de l'OL", a poursuivi le président de l'OL dans les colonnes de L'Equipe.
Un avenir d'entraîneur?
Avec le départ de Juninho, le poste reviendra à Bruno Cheyrou, choisi deux ans et demi auparavant par Gérard Houillier pour intégrer la cellule de recrutement mais écarté par le Brésilien pour avoir entamer des négociations avec Mamadou Sakho dans son dos. Alors qu'il était en charge des féminines, Bruno Cheyrou va redevenir responsable de la cellule de recrutement.
Le départ du Brésilien ne sera pas compensé numériquement et permettra à l'OL d'économiser 1,5 million d'euros. Une donnée non négligeable puisque le club se dirige vers une troisième saison consécutive sans Ligue des champions, sauf en cas de victoire finale en Ligue Europa. Alors que Jean-Michel Aulas va revenir au premier plan, pour sortir de la crise, reste à savoir si Juninho pourrait revenir un jour à l'OL... sur le banc.
Le sportif loin d'être au beau fixe
Cette agitation autour de Juninho impacte la saison des Lyonnais sur le terrain. Tandis que Peter Bosz évite le sujet en conférence de presse, les joueurs éprouvent des difficultés sur le terrain puisque l'OL n'est que 13e du championnat après 18 journées et s'est vu retirer un point après les incidents survenus face à Marseille. Actuellement à huit points de Rennes, troisième (avec un match en retard), les Gones devront faire une deuxième partie de saison excellente pour remonter dans le classement et retrouver les places européennes.
Si la Ligue des champions paraît lointaine, les hommes de Peter Bosz peuvent compter sur leur excellent parcours en Ligue Europa pour gagner un ticket pour la C1. Seule une victoire finale leur garantit le sésame. Déjà qualifié pour les huitièmes de finale, Lyon attend désormais son adversaire, qui sera connu le 25 février après les barrages, où les grosses écuries ne manquent pas à l'appel.