RMC Sport
Événement

PSG Handball, JO, Nadal, OM, paternité… : Nikola Karabatic à cœur ouvert

Nikola Karabatic, la star du handball français

Nikola Karabatic, la star du handball français - AFP

EVENEMENT RMC SPORT. Invité exceptionnel de Direct Laporte ce dimanche sur RMC, où il a presque tenu un rôle de co-présentateur, Nikola Karabatic a évoqué une multitude de sujets pendant ses deux heures au micro. Verbatim des meilleures interventions du tout récent champion de France avec le PSG.

Karabatic et son physique de rugbyman

« Je n’ai pas pratiqué le rugby. Je viens des pays des Balkans, où ça ne joue pas même si on m’a dit que ça commençait un peu. C’est mon père qui m’a éduqué, qui m’a tout appris au niveau sportif, et il ne m’a jamais fait faire de rugby. Je n’y ai jamais joué mais c’est un sport que j’aime beaucoup. »

La victoire de Rafael Nadal à Monte-Carlo

« Ça fait plaisir de le revoir au sommet. Je l’avais rencontré lors d’une remise de prix à Barcelone. J’aime beaucoup Rafa et le tennis, un sport que je suis et que mon petit frère a pratiqué plus jeune. Quand on connait Rafa, le niveau auquel il a été et toutes les blessures qu’il a subies, le voir se battre tout le temps, ne jamais baisser les bras et revenir, c’est beau. Il a une telle rage. C’est inspirant. Novak Djokovic ? Je l’ai rencontré lors des JO de Londres en 2012. J’avais fait une photo avec lui et il est vraiment super sympa. J’ai discuté avec lui et il me connaissait, il savait ce que je faisais donc j’étais surpris. Il vient de Serbie, où je suis né, donc ça me parle. Je suis un grand fan de Djoko. Sur le terrain, c’est un battant, il ne lâche rien. Et en dehors, il est très sympa, souriant, il a amené un peu de fraîcheur. Et le niveau auquel il évolue depuis deux-trois ans est impressionnant. »

Le village olympique, rêve de tout sportif

« A Rio, nous serons bien sûr logés au village olympique. Il n’y a que les stars de la NBA qui n’y sont pas ! Pour rien au monde un athlète ne voudrait manquer la vie au village olympique. C’est aussi ce qui est beau dans les Jeux. J’ai vraiment hâte d’y être. J’espère surtout ne pas me blesser d’ici là donc je touche du bois. Le village olympique, c’est vraiment magique. Avec les Français, on est tous au même endroit et tu croises les basketteurs, les nageurs, les athlètes. Il y a une vraie émulation et c’est quelque chose que tu ne peux vivre qu’aux JO. Pour tout athlète, c’est un rêve. »

Karabatic et le golf

« J’ai déjà fait un peu de practice. J’en avais fait une fois la veille d’une demi-finale de Ligue des champions pour me détendre. Mais je me suis fait une ampoule à la main car je n’avais pas mis de gant. Du coup, j’attendrai pour en refaire. (Rires.) »

Karabatic et la Formule 1

« Je suis un petit peu le championnat. J’ai eu la chance d’assister au GP de Monaco en 2010, c’était une première pour moi et c’était un week-end magique. C’est beau à voir. Je n’ai pas pu assister au GP à Barcelone mais je suis ça à la télé quand la saison commence. Je n’ai pas le gabarit d’un pilote ? Lancé à pleine vitesse, je pourrais faire mal. Mais le temps de me lancer, ça va être long. (Rires.) »

Le PSG et son projet omnisports

« Le PSG a un vrai gros projet de club omnisports. Ils ont envie de marquer le territoire des sports collectifs français et c’est ce qu’ils sont en train de faire. Il a la possibilité de briller en championnat et en Ligue des champions et ça fait très longtemps qu’on a pas eu de club, au hand comme au foot, capable de ramener une Ligue des champions, qui est le plus beau titre en club dans ces deux sports. Avoir cette opportunité dans un club français, c’est ce qui m’a motivé à partir de Barcelone, où j’étais vraiment bien. C’est important d’avoir ça en France pour faire rêver les gens. J’avais entendu l’année dernière qu’ils essayaient aussi de s’étendre au basket mais je ne sais pas où ça en est. De l’intérieur, vivre dans un tel club, c’est top. Tu sens que tu fais partie d’un grand club. Un peu comme quand tu vas aux JO avec l’équipe de France. Tu n’as pas l’impression d’être seulement le handball. Tu es le handball qui va ramener une médaille pour la France. Là, c’est pareil. On brille pour notre club mais aussi pour les autres sports. Quand le foot gagne, par exemple, on est super heureux. On se soutient tous et y a une bonne émulation. Chacun tire les autres vers le haut et c’est une des choses positives dans un club omnisports. Ça ne peut que nous faire progresser. »

Jeune papa d’un petit Alek (depuis le 7 avril), ça change quoi ?

« Quand on devient papa, c’est vrai, on trouve un nouveau sens à la vie et on devient vraiment un homme. On comprend beaucoup de choses et ça peut rendre plus fort. Il y a une personne en plus pour qui on joue, pour qui on s’entraîne et pour qui on donne tout sur le terrain. Ça a changé ma vie. Il a dix jours mais pour l’instant, ce n’est que du bonheur, même si je dors un peu moins. (Sourire.) C’est pour ça que Daniel Narcisse attend les rassemblements en équipe de France pour pouvoir dormir le plus possible et se reposer. »

Michel et l’OM

« Ça a été une saison compliquée pour l’OM. Au début, il y a eu l’histoire avec Bielsa… Ce n’est jamais facile d’avoir des résultats dans des ambiances un peu tendues et avec un changement d’entraîneur, même si Michel a eu beaucoup de temps. On s’attend toujours à ce que l’OM soit devant sur tous les tableaux, qu’ils jouent le championnat tous les ans. C’est une équipe qui a beaucoup fait rêver et qui a un passé très lourd à porter. Ce n’est pas facile car il y a beaucoup d’attentes autour de l’OM. Ils peuvent sauver leur saison avec la Coupe de France et ce serait beau. Ça offrirait peut-être une saison de plus à Michel. Par rapport au PSG, l’OM a gagné la Ligue des champions et a un plus grand passé. Jusqu’à aujourd’hui, ça reste un plus grand club que le PSG. Mais quand tu regardes les dynamiques, elles sont complétement différentes. Le PSG a un club qui avance, qui a des ambitions, qui fait venir des grands joueurs. Ils ont aussi plus de moyens. Dans les sports collectifs, ce n’est pas facile en France. On n’est pas taxé de la même manière qu’ailleurs donc il faut vraiment être bon pour attirer des bons joueurs. »

Quand le père Karabatic jouait avec celui de Kristina Mladenovic

« Ils ont joué en club ensemble à Nis (en Serbie), où je suis né. Son papa était deuxième gardien derrière le mien. Mon père est parti jouer et entraîner à Strasbourg, en France, donc le sien était devenu numéro 1 puis il est parti jouer à Dunkerque. Ça a été un très grand gardien du championnat de France. On se connait comme ça et c’est génial. C’est une grande tenniswoman française et c’est beau. Je suis fier. »

La Ligue des champions, objectif du PSG Handball

« Cette compétition fait rêver tous les handballeurs dont ceux du PSG. Mais c’est très dur d’aller la gagner. Le chemin est long. On en a déjà fait une partie en terminant premiers d’un groupe super relevé, ce qui nous a permis de sauter la case des huitièmes pour arriver directement en quarts. On affronte Zabreg, qu’on a battu en groupe mais qui a éliminé le leader de la Bundesliga en huitième de finale, ce qui montre la qualité de cette équipe. On a deux matches pour se qualifier pour le Final Four, l’aller là-bas et le retour à Paris, et c’est un gros objectif pour nous. On va jouer dans la salle où on a été champions du monde en 2009. Ça rappelle des beaux souvenirs. 15 000 Croates qui te sifflent, c’est quelque chose. Mais ça te motive. »

Un troisième titre olympique de suite dans le viseur des Experts

« Trois titres olympiques consécutifs, je ne pense pas que ce soit déjà arrivé à un sportif français. D’autant plus dans les sports collectifs, où c’est difficile de maintenir des générations au même niveau. En huit ans, entre Pékin et Rio, on a réussi à rester au top du hand mondial et c’est quelque chose d’énorme. On s’est qualifié directement pour les JO et c’est beau quand on voit le parcours de combattant pour obtenir la qualification dans les sports collectifs. On va jouer notre carte à fond là-bas. Ce serait… Je n’ose même pas en rêver. »

Le handball français ou la constance dans l’excellence

« Les Barjots ont donné envie à toute ma génération de les imiter. Ils ont obtenu une médaille de bronze olympique en 1992 puis un titre mondial en 1995, le premier dans les sports collectifs français. J’étais tout petit et je les regardais à la télé. Ils m’ont fait rêver et m’ont donné envie de faire ce que je fais aujourd’hui. Après, on a été champions du monde en 2001, je suis arrivé en 2002 et à partir de 2006, on a eu une génération exceptionnelle, avec certains des meilleurs joueurs au monde. On est tous partis jouer dans les meilleurs clubs européens, on a côtoyé ce qui se faisait de mieux, joué avec de grands entraîneurs, et ça a donné cette génération dorée. Claude Onesta nous a également donné beaucoup de responsabilités. Il a réussi à garder la même ossature pendant très longtemps en rajoutant à petites doses des joueurs venus nous apporter leur fougue. On a réussi la transition entre de grands joueurs partent et ceux qui arrivent et c’est beau. Derrière, on a encore une super génération qui arrive. L’année dernière, on a gagné les Mondiaux mais la France a également tout gagné chez les jeunes. La relève est là avec de super jeunes qui poussent à la porte qui ont envie de faire partie de cette aventure. On a un vrai réservoir derrière. »