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Judo: cinq face-à-face brûlant à l'Euro, avec les JO de Paris 2024 en tête

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La Fédération française a décidé de doubler cinq catégories lors de de l'Euro qui se déroule à Montpellier du 3 au 5 novembre. Certaines abritent une concurrence brûlante en vue de la sélection olympique pour les JO de Paris 2024. Le point sur ces cinq duels franco-français.

-60kg: Luka Mkheidze et Romain Valadier-Picard

Un face-à-face enthousiasmant entre deux petits gabarits réjouissants. Luka Mkheidze l’attaquant inlassable et Romain Valadier-Picard le rusé. Mkheidze, médaillé olympique 2021, voit revenir RVP dans ses pattes grâce à trois grosses médailles. Capable de lâcher la foudre debout et de conclure au sol, Mkheidze admet ses lacunes tactiques du moment.

Un domaine que Valadier-Picard a particulièrement travaillé après des années juniors où il faisait beaucoup tomber: "J’ai développé ce côté malin. Ça m’embête de dire ça mais c’est essentiel de gagner pas forcément par ippon", explique le judoka de Boulogne-Billancourt. Cet été, Mkheidze a quitté Sucy Judo pour rejoindre le PSG Judo où il fourbit de nouvelles armes. Cet Euro se déroule sans Cédric Revol, meilleur français au ranking et vainqueur à Abou Dhabi la semaine passée.

-66kg: Walide Khyar et Maxime Gobert

Walide Khyar part grand favori à la sélection olympique. Sa médaille mondiale (3e) cette année où il a dégommé deux anciens champions du monde pèse lourd. Maxime Gobert doit sa présence à une très belle année en tournois (3e à Tokyo et à Astana, 1er à Antalya). Khyar le feu capable de flinguer tout ce qui bouge, Gobert la glace judoka opportuniste, deux hommes qui s’apprécient.

"Il faut enfoncer le clou", appuie Khyar, 4e mondial et Français le mieux classé. "Mais la pression ce n’est pas ça, ce sont les adversaires étrangers."

"Objectif médaille d’or", clame Gobert le Guadeloupéen. "Les médailles de Walide me poussent à aller chercher les mêmes." Il sait qu’il a besoin d’un gros résultat pour troubler le jeu. Sélectionné à Rio, Khyar avait manqué Tokyo, devancé par Mkheidze en moins de 60 kilos.

-70kg: Marie-Eve Gahié et Margaux Pinot

"Rebelote", sourit Margaux Pinot au moment d’évoquer cette lutte pour le billet olympique avec Marie-Eve Gahié. Comme avant Tokyo. Dominatrice avec un titre mondial en 2019, Gahié avait glissé dans la dernière ligne droite au moment où Pinot accélérait pour lui piquer le billet. Depuis le Japon, les deux jeunes femmes ont moins gagné. Gahié a pris un or continental, Pinot un bronze.

"J’essaye de penser à moi avant de penser à Margaux", reconnait la Parisienne Marie-Eve Gahié. "Peut-être qu’en 2021 je n’étais pas assez mature, focus."

Margaux Pinot ne dit pas autre chose. Ce championnat est hyper important mais il faut se préparer à une concurrence jusqu’à la dernière vague de sélection au printemps prochain: "J’essaye de penser au travail, à la progression".

-90kg: Alexis Mathieu et Axel Clerget

A Budapest, lors du Masters, Alexis Mathieu (3e) a apporté la seule médaille des masculins tricolores au terme d’une journée magnifique. A Montpellier, le fils d’Alice Dubois, double championne d’Europe, aura l’avantage d’être tête de série dans cette catégorie aux allures de traquenard: "Je suis face à moi-même", confie Mathieu. A moi d’être précis le moment venu."

Il n’aura pas Maxime-Gaël Ngayap Hambou (blessure). Le vétéran Axel Clerget, 36 ans, obtient une chance de renverser la table. Le Bragard, 34e mondial, a claqué trois podiums internationaux en 2023. Il a l’expérience de ces rendez-vous. Une grande performance seulement le remettrait dans le jeu pour une deuxième sélection olympique. A son crédit, un côté homme d’équipe essentiel dans le titre olympique à Tokyo en 2021.

-78kg: Madeleine Malonga et Audrey Tcheuméo

Audrey Tcheuméo, 33 ans, est revenue d’une place de numéro trois française il y a un an. Un exploit en soi. Elle peut espérer participer à ses troisièmes JO après Londres 2012 (3e) et Rio 2016 (2e). A Doha, elle a conquis une médaille d’argent mondiale, la première depuis 2014. Elle semblait avoir pris le meilleur sur Madeleine Malonga, championne du monde 2019 et médaille d’argent olympique 2020.

"Mado" s’est relevée pile au bon moment comme un boxeur qui refuse le KO. "Le Masters (2e) était décisif, si je passais à côté c’était terminé", déroule la Picarde. Elle semble avoir retrouvé ses grandes attaques de jambe et ses enchainements au sol. Quant à Audrey Tcheuméo, elle a mis un peu plus de tactique dans son judo bulldozer. Elle tire ses dernières cartouches avant la retraite. Gare au phénix.

Morgan Maury