Mondiaux de natation: Grousset pour lancer les bleus à Singapour, en attendant Marchand

Les co-capitaines de l'équipe de France Béryl Gastaldello et Damien Joly ont eu du boulot d'organisation pendant le stage terminal des Bleus à Jakarta (Indonésie) avant de rejoindre Singapour. Les sept nouveaux sur 27 qualifiés (ils étaient 28 mais Cyrielle Duhamel, malade, a dû rentrer en France) se sont pliés au rituel d'intégration en équipe de France. "Avec Damien on a décidé de changer un peu les choses cette année et on a organisé des 'battle' de rap", explique Beryl Gastaldello. "C'était un bon moment on a bien rigolé." "Il y a eu des très bons, des moins bons", poursuit Damien Joly. "Je n'en dirai pas plus!"
Les nageurs ont fait ça entre eux, Denis Auguin, le nouveau DTN, n'était pas convié. "Je l'aime bien, cette équipe de France", clame l'ancien entraîneur d'Alain Bernard. "En septembre, peu de gens auraient parié sur un nombre aussi élevé de qualifications avec des temps de qualification les plus exigeants que l'on ait demandé pour des Championnats du monde. Il y a pas mal de renouveau et c'est bien. Et on a des tauliers qui sont là, je les trouve bien dans leurs baskets et heureux d'être là en équipe."
"Être la meilleure nation européenne sur l'olympiade"
Des tauliers sur qui reposeront, sauf coup d'éclat inattendu, les chances de médailles sur ces mondiaux. La tête d'affiche Léon Marchand, Maxime Grousset qui débarque avec la meilleure performance mondiale de l'année sur le 100m papillon et Anastasiia Kirpichnikova, la vice-championne olympique du 1500m qui, après une année compliquée, tentera de créer la surprise à nouveau.
"Je n'ai même pas fait les projections (de nombre de médailles) je n'ai pas compté", assure Auguin au moment d'évoquer les ambitions de ces bleus. "Ce qui va m'intéresser, c'est la progression de nos nageurs et de l'équipe en général. L'idée, c'est de voir si on progresse et si on recolle aux trois ou quatre meilleures équipes du monde, même si ça ne se fera pas en une ou deux éditions. Mais déjà, on souhaite être la meilleure nation européenne sur l'olympiade. C'est déjà un bel objectif."
Et si Michel Chrétien, le nouvel entraîneur en chef de l'équipe de France, rappelle que la dynamique "dépend des résultats enregistrés sur les premiers jours de compétition", cette fois, ils ne pourront pas compter sur Léon Marchand. Il ouvrait traditionnellement la compétition avec le 400m 4n, et la médaille d'or qui va avec, mais le programme a changé et a balancé la distance phare du quadruple champion olympique le dernier jour. Le Toulousain ne plongera pour la première fois que mercredi sur le 200m 4 nages.
"Quand on est frustré, on regarde ce qui peut se passer après"
C'est Maxime Grousset qui lancera le bal pour l'équipe de France avec le 50m papillon ce dimanche (séries et demi-finales). Le nageur calédonien débarque à Singapour avec la deuxième performance mondiale de l'année sur une distance "un peu pile ou face" mais qu'il "apprivoise de plus en plus" et qui sera pour la première fois au programme des JO à Los Angeles en 2028. Aligné également sur 100m nage libre, 50m nage libre et le 100m papillon, le nageur de l'INSEP est en tête des bilans mondiaux sur cette dernière épreuve dont il a remporté le titre mondial en 2023 à Fukuoka.
Il tentera d'effacer la frustration des JO de Paris où il n'avait pris que la cinquième place sur 100m nage libre et 100m papillon avant de décrocher le bronze avec le relais 4x100m 4 nages. "C'est une expérience assez frustrante et quand on est frustré, on regarde ce qui peut se passer après", avance Grousset. "Mon expérience sur les JO n'est pas celle que j'espérais mais on a une médaille en équipe. J'ai appris beaucoup de choses sur la compétition et sur moi-même: comment gérer certaines émotions, gérer des choses que je n'avais pas l'impression d'avoir besoin de faire. Je suis un peu plus clair sur tout ça et je vais essayer de le mettre en place maintenant."
Il pourrait également renforcer le 4x100m nage libre pour cette première journée en finale si les jeunes nageurs qui le composent passent le cap des séries. Une première journée où Anastasiia Kirpichnikova prendra ses marques sur le 400m nage libre en attendant ses distances fétiches du 1500m nage libre (séries lundi et finale mardi) et du 800m nage libre (séries vendredi et finale samedi). Un 400m qui verra le premier affrontement très attendu de ces mondiaux entre l'américaine Katie Ledecky, nonuple championne olympique et 21 titres mondiaux et la nouvelle détentrice du record du monde de la distance Summer McIntosh, 18 ans seulement et triple championne olympique à Paris.