Tour de France: "C’est un peu gros", les doutes d’un ancien de la Cofidis sur les performances de Pogacar

Des coups d’éclat, de la gestion et un dernier coup de panache. Tadej Pogacar a régné en maître sur le Tour de France 2025, qu’il a remporté pour la quatrième fois de sa carrière dimanche. Le Slovène a conclu l’épreuve avec quatre victoires d’étapes, une avance confortable sur Jonas Vingegaard, son dauphin (à 4’24’’), mais aussi une bonne dose de suspicion.
"Quand on connaît un peu la physiologie, on est un peu désabusés"
Son record d’ascension sur le Mont Ventoux avec 1’20’’ de mieux qu’Iban Mayo, tombé pour dopage, et sa performance sur Hautacam (proche du record de Bjarne Riis, également rattrapé par le dopage) interpellent. C’est notamment le cas de Samuel Bellenoue, ancien directeur de la performance de l'équipe Cofidis.
Il exprime ses doutes dans un article de L’Equipe, ce lundi. "Je suis quelqu'un de mesuré, je ne peux pas être catégorique sur ce qui se passe", tempère-t-il. "Mais en tant qu'entraîneur, quand on connaît un peu la physiologie, on est un peu désabusés, on trouve ça un peu gros. Et plus ça va, plus l'écart se creuse."
Il s’attarde notamment sur la montée record du Mont Ventoux, qu’il attribue à 1% à la différence de matériel avec celle de l’époque Mayo en 2004. "Or le record du Ventoux a été battu d'entre 2 et 3%, donc il en manque", explique-t-il. "Imaginez si un marathonien battait le record du monde de 2 à 3%, c'est-à-dire d'environ 3 minutes. Tout le monde crierait au scandale." Il s’étonne encore du langage corporel de Pogacar et sa fraîcheur apparente lors des arrivées en montagne contrairement à Lance Armstrong, par exemple, déchu de ses sept Tours de France pour dopage. "Regardez sa tête après un gros effort à l'époque. On voyait à ses yeux qu'il s'était donné à fond", conclut-il.