Paris-Roubaix: "Très content de cette deuxième place", Pogacar satisfait de sa première sur l'Enfer du Nord

Le duel tant attendu n'a pas eu lieu. Du moins, pas jusqu'au bout. Alors que Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel - vainqueurs respectivement du Tour des Flandres et de Milan-Sanremo - semblaient partis pour en découdre après avoir lâché le Belge Jasper Philipsen à la sortie de Mons-en-Pevèle, le Slovène a chuté à 38 kilomètres de l'arrivée de Paris-Roubaix, dimanche.
"Dans ce virage à droite où je plaçais une attaque, la moto devant moi a marqué l'arrêt. J'allais très vite. Mon esprit m'a dit d'aller tout droit. Et j'ai fait un tout droit alors qu'il fallait tourner. J'aurais dû le savoir", a réagi le coureur de 26 ans qui assure avoir été "100% concentré sur Roubaix. Je voulais me faire plaisir sans penser aux éventuels risques" en vue de la Grande Boucle.
Une erreur de trajectoire qui lui a fait perdre 20 précieuses secondes, d'autant plus qu'il a également dû remettre sa chaîne car il a déraillé. S'il a bien tenté de refaire son retard, celui qui a été le premier vainqueur sortant du Tour de France à disputer la Reine des classiques depuis l'Américain Greg Lemond en 1991 a vu l'écart continuer à se creuser et a dû se résoudre à la deuxième place.
"L'une des courses les plus intenses de ma carrière"
"Je pense qu'on peut être fier", a-t-il toutefois déclaré, rappelant que son équipe UAE a placé deux hommes dans le top 5 - lui et le Belge Florian Vermeersch (5e). "Bien sûr, on était venu pour la victoire, on a joué pour la victoire. On a tout très bien fait, mais à la fin Mathieu a été meilleur. Peut-être qu'on reviendra et qu'on essaiera de gagner. On a été un peu malchanceux mais c'est ça Roubaix, je pense que d'autres l'ont été aussi... Dans tous les cas, c'est très dur de gagner ici alors je suis déjà content de cette deuxième place."
Mathieu van der Poel, qui a remporté la course pour la troisième fois d'affilée, ne tarissait d'ailleurs pas d'éloges envers son rival. "C'est un peu dommage qu'il fasse cette erreur car sinon je pense qu'on aurait fini sur un sprint à deux, je ne pense pas que j'aurais réussi à le décrocher sur les secteurs pavés", a confié le Néerlandais qui a admis avoir "beaucoup souffert".
Même son de cloche pour Tadej Pogacar qui découvrait lui les pavés de l'Enfer du Nord. "En terme de watts (développés), en terme d'énergie dépensée, et avec tout le stress inhérent à cette épreuve, je peux dire que ce Paris-Roubaix a été l'une des courses les plus intenses de ma carrière", a-t-il commenté. "C'est une course sur un parcours plat mais au niveau de l'intensité, elle est incomparable. Courir cette course, dans cette ambiance et face à des coureurs incroyables, c'est unique."