"J'ai beaucoup souffert": les confessions de van der Poel après son troisième succès sur Paris-Roubaix

Il avait tellement d'avance qu'il a pu poser le pied à terre juste après avoir franchi la ligne d'arrivée. Mathieu van der Poel (Alpecin) a remporté Paris-Roubaix en solitaire dimanche, s'adjugeant la reine des "classiques" pour la troisième fois consécutive. Tadej Pogacar (UAE), qui s'alignait pour la première fois sur les pavés de l'Enfer du Nord, a terminé deuxième (+1'18") tandis que Mads Pedersen a remporté un sprint à trois pour compléter le podiumm (+2'11").
Malgré ces écarts conséquents à l'arrivée, "ça a été une course très dure", a confié Mathieu van der Poel à l'arrivée, au micro de l'organisation. "J'ai beaucoup souffert. Quand Tadej a fait sa faute dans le virage, il y avait encore beucoup de chemin et de pavés mais je me suis battu jusqu'à la ligne d'arrivée. J'ai retrouvé mes jambes (par rapport au Tour de Flandres) et j'en suis très heureux."
A 38 kilomètres de l'arrivée, Tadej Pogacar a en effet mal négocié un virage qu'il a pris trop large après être arrivé trop vite. Une erreur de trajectoire qui lui a coûté cher puisqu'il a permis au Néerlandais de partir seul vers la victoire. Avant cette chute, les deux hommes étaient seuls en tête et se livraient le duel tant attendu, après avoir semé Jasper Philipsen à la sortie de Mons-en-Pévèle quelques kilomètres plus tôt.
"Je ne pense pas que j'aurais réussi à le décrocher"
"Je pense qu'il (Pogacar) a mal jugé le virage", a estimé van der Poel, content d'avoir "réussi à l'éviter". "Tadej est vraiment un champion incroyable. C'était sa première fois ici, ça ne m'a pas surpris (de le voir à ce niveau). Je pense qu'il serait venu avec moi au vélodrome s'il n'avait pas fait son erreur".
Ensuite interviewé en français, le Néerlandais a continué à encenser son rival slovène, vainqueur du Tour des Flandres le week-end dernier. "C'est un peu dommage qu'il fasse cette erreur car sinon je pense qu'on aurait fini sur un sprint à deux, je ne pense pas que j'aurais réussi à le décrocher sur les secteurs pavés. Mais c'est le sport. Paris-Roubaix est une course extraordinaire et je suis heureux de gagner à nouveau."
Avec ce troisième succès d'affilée, il rejoint un groupe restreint deux autres coureurs: Octave Lapize au début du 20e siècle et Francesco Moser en 1978, 1979 et 1980 sont les seuls à avoir réussi pareil exploit avant lui. Il s'agit par ailleurs du huitième Monument à son palmarès.