AC Milan: "Je pense que Giroud ira à la Coupe du monde", le légendaire Baresi confiant pour le buteur français

Vous avez joué à un très haut niveau jusqu’à 37 ans et la fin de votre carrière. À Milan, il y a un trentenaire très en forme, c’est Olivier Giroud. Quel regard portez-vous sur son apport à Milan?
Rendez-vous compte, 36 ans, il est encore jeune (rires). Il a surpris tout le monde, aussi bien l’année passée que cette saison. Au-delà même de son apport sur le terrain devant le but, c’est aussi la façon avec laquelle il s’est intégré à cette équipe. Il est très intelligent et professionnel.
Son enthousiasme plaît à tout le monde à Milan...
C’est un exemple. Les autres joueurs le suivent car c’est une référence pour les plus jeunes. Il a en plus marqué des buts très importants.
En France, on se demande s’il sera présent à la Coupe du monde…
C’est vrai qu’il y a Benzema offensivement qui fait une année incroyable. Et derrière, quelles sont les autres options?
Dans les numéros 9 récemment convoqués, il y a Kolo Muani et Ben Yedder, si l’on considère que Mbappé n’est pas un joueur d’axe...
Je pense que Giroud ira à la Coupe du Monde. Qu’il soit titulaire ou non, quand il entre par exemple, il peut faire la différence. C’est aussi un discours technique: c’est un joueur au profil différent. Au-delà même du discours du bon état d’esprit de Giroud, il est utile sur le terrain.
Didier Deschamps a gagné beaucoup de trophées comme joueur et entraîneur. Il a déjà affirmé que son passage en Italie avait beaucoup influencé ses idées comme coach. Vous voyez toujours l’Italie comme une étape intéressante pour un technicien aujourd’hui?
Je pense que c’est une étape très importante surtout quand on est joueur, parce que des entraîneurs étrangers, il y en a eu très peu ces dernières années en Serie A. Ce championnat t’enrichit énormément quand tu viens d’un autre pays pour y jouer. C’est un football particulier où ne règne pas une liberté comme dans certains autres. On te prépare à toutes les situations, on te donne des réponses à tout. Les joueurs progressent énormément sur le plan tactique et aussi sur le plan de la personnalité.

Le poste de défenseur central a beaucoup changé. Comment voyez-vous l’évolution de Pierre Kalulu à ce poste qui n’était pas le sien il y a encore quelques mois?
Il a trouvé son poste! Il est encore plus performant au poste de défenseur central. Stefano Pioli a eu une intuition et comme cela arrive parfois, cette intuition te conduit à la réussite. Pierre Kalulu a l’agressivité dans les duels, il est rapide et s’intègre parfaitement dans le jeu du Milan. Encore un Français qui réussit ! Nous avons beaucoup de Français à Milan. 6 actuellement dans l’effectif.
Milan trouve en France des profils différents des joueurs italiens?
Les talents français ont beaucoup de qualité et ils le démontrent à Milan. Le Milan est très attentif au marché français.
Et il y en avait déjà plusieurs à votre époque: Jean-Pierre Papin, Marcel Desailly, Patrick Vieira et Christophe Dugarry. Quels souvenirs gardez-vous d’eux?
Commençons par le plus jeune qui est arrivé très tôt à Milan, Patrick Vieira. Milan n’a pas été assez patient avec lui. On voyait bien ses qualités mais le club a peut-être choisi de faire confiance à un joueur déjà prêt. Et on a vu ensuite sa grande carrière de joueur. Christophe Dugarry n’est malheureusement pas arrivé au meilleur moment à Milan car on était en fin de cycle en 1996. Il n’a jamais réussi à vraiment exprimer son potentiel alors que c’était un bon joueur.
Et "Le roc" Marcel Desailly?
Il a été très important pour nous. Il est arrivé à un moment (1993, ndlr) où on avait vraiment besoin d’un joueur comme lui et il nous a aidé à continuer à atteindre nos objectifs. Il a fait quatre ans extraordinaires.
Et un an plus tôt arrivait le Ballon d’or Jean-Pierre Papin…
Un vrai goleador! Il nous avait fait du mal avant (sourires). Il a marqué des buts importants et j’ai beaucoup d’affection pour lui.
Roberto Mancini dit que la fin d’année va être un mauvais moment pour lui avec la non participation de l’Italie à la Coupe du monde au Qatar, vous allez la suivre?
Malheureusement, on la verra à la télévision. Deux fois d’affilée, mamma mia… C’est dommage de ne pas avoir réussi à se qualifier pour cette compétition qui représente beaucoup pour notre pays, pour notre culture, pour les amoureux de ce sport et pour notre football. C’est un Mondial très particulier, en plein milieu de l’année. Nous sommes à trois semaines du début mais personne n’en parle…