France-Maroc: l'entourage de Giroud regrette son instrumentalisation par certaines forces politiques

Mardi en conférence de presse, les journalistes présents à Doha se sont pris à croire à une réponse de Didier Deschamps sur le volet politique de l'équipe de France. Interrogé sur la récupération de certains politiciens de la demi-finale du Mondial entre la France et le Maroc, le sélectionneur des Bleus a expliqué que "cette question l'intéressait beaucoup", d'un air visiblement concerné.
Un peu plus tard néanmoins, sa réponse sera plus conventionnelle: "Que cela soit avant ou après, ça doit rester un match de football, même s'il y a un historique et énormément de passion. En tant que sportif, j'aime bien rester à ma place et les joueurs aussi. C'est très bien comme ça."
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Giroud symbole malgré lui de la récupération identitaire
Pourtant, depuis le début du Mondial, le parcours des Bleus suscite son lot de commentaires résolument politiques. Qu'il s'agisse du brassard "One Love", de l'organisation de la compétition par le Qatar ou donc de ce choc face aux Lions de l'Atlas, difficile de passer à côté. Et un joueur de l'équipe de France suscite l'attention particulière de plusieurs élus sur les réseaux sociaux: Olivier Giroud.
Le recordman du nombre de buts inscrits sous le maillot tricolore est brandi en porte-drapeau, comme récemment par Jordan Bardella, le président du Rassemblement national. Ce dernier saluait l'attaquant après la victoire en quart de finale contre l'Angleterre, ne mentionnant pas la prestation - par exemple - de l'autre buteur de la rencontre, Aurélien Tchouaméni. "J’ai remercié toute l’équipe de France et j’ai fait une petite mention spéciale à Olivier Giroud parce qu’il a été, de l’avis de tous les commentateurs, celui qui a mis le but décisif. Je félicite tout le monde", se défendait-il lundi sur BFMTV.
"Il est d'une neutralité politique totale", défend son entourage
Il n'en reste pas moins qu'il n'est pas le seul représentant politique évoluant sur la droite de l'échiquier à s'être reconnu dans les prestations de l'Isérois. Eric Ciotti (LR), Julien Odoul (RN), Eric Zemmour (Reconquête)... les noms se succèdent et le malaise guette. En toile de fond, c'est une récupération identitaire du footballeur qui est suspectée. Blanc, chrétien évangéliste... Giroud coche - malgré lui - des cases nourrissant ce terreau. L'opposition permanente à son coéquipier sur le front de l'attaque des Bleus, le Ballon d'or Karim Benzema, est un autre exemple de cette récupération plus que douteuse.
Pour l'entourage du joueur de 36 ans, cette instrumentalisation n'a pas lieu d'être, comme il le précise dans le Parisien. "Olivier Giroud ne cherche pas à être un porte-drapeau, c'est contre ses convictions mais il ne peut pas l'empêcher. Il est d'une neutralité politique totale, ses convictions religieuses le poussent à aimer tout le monde et qu'il y ait 10 rouges ou 10 blancs sur le terrain, il n'en a rien à faire."
Pas sûr, cependant, que cela suffise à calmer les ardeurs de ceux qui voient dans le numéro 9 des Bleus une icône identitaire. D'autant plus en cas de but décisif et de qualification de la France pour une deuxième finale de Coupe du monde consécutive, ce mercredi soir...