Coupe du monde féminine: les Bleues inquiètent, le Brésil et l'Allemagne assurent... ce qu’il faut retenir de la première journée

La 9e édition de la Coupe du monde féminine de football est bien lancée en Australie et Nouvelle-Zélande. La première journée de la phase de groupe s’est achevée tôt ce mardi matin en France avec la victoire de la Colombie face à la Corée du Sud dans le groupe H (2-0). Au total, 35 buts ont été marqués lors des 16 premiers matchs du Mondial, avec quelques surprises. Mais une grande partie des favoris ont tenu leur rang.
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L’Espagne, les Etats-Unis et l’Allemagne au rendez-vous, le Japon et le Brésil en outsider
Déjà vainqueurs à quatre reprises du Mondial, dont les deux dernières éditions, les Etats-Unis s’avancent en grande favorite pour la victoire finale, le 20 août prochain à Sydney. Pour la dernière danse de Megan Rapinoe, qui raccrochera à la fin de la saison, les Américaines n’ont pas tremblé pour se défaire du Vietnam (3-0), grâce à l’avènement de la pépite Sophia Smith. Auteure d’un doublé, la MVP du dernier championnat nord-américain (22 ans) a suscité l’admiration de ses coéquipières, à commencer par Alex Morgan, l’autre star d’une sélection qui peut entrer dans l’histoire en devenant la première nation - homme et femme confondus - à remporter un troisième titre de rang.
Autre candidate au Graal, l’Allemagne a signé le plus gros carton depuis le début de la compétition, en balayant le Maroc de Reynald Pedros (6-0). Portées par une Alexandra Popp toujours autant difficile à maîtriser dans la surface, les Allemandes ont rapidement effacé la contre-performance en amical face à la Zambie (2-3) en proposant un jeu bien huilé. En quête de revanche après la finale de l’Euro 2022 perdue face à l’Angleterre, les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg sont surtout à la recherche d’un titre qui les fuit depuis l’or aux Jeux olympiques 2016. Avec ce premier match, l’Allemagne envoie un signal fort à la concurrence, surtout au groupe de l’équipe de France, qui croisera le fer avec celui de la Mannschaft en huitième de finale.
La fronde d’une partie de l’effectif n’a pas perturbé les Espagnoles, qui ont montré leur supériorité technique face au Costa Rica (3-0) et ce, même sans la présence d’Alexia Putellas au coup d’envoi. Entrée en cours de match, la double Ballon d’or se remet doucement de sa grave blessure au genou et va monter en puissance au fil de la compétition.
Dans le même groupe, le Japon a également frappé fort dès son premier match en pulvérisant la Zambie (5-0), qui participe pour la première fois de son histoire au Mondial. Les championnes du monde 2011 devront confirmer face au Costa Rica ce mardi, avant un choc face à l’Espagne qui devrait décider de la première place du groupe.
Une première place dont le Brésil peut rêver dans sa poule. Faciles vainqueures du Panama (4-0) grâce à un triplé d’Ary Borges, les Brésiliennes ont envoyé un message à l’équipe de France avant le duel entre les deux nations samedi (12 heures). Si la “Reine” Marta (37 ans) est un peu en retrait pour sa 6e Coupe du monde, les joueuses de Pia Sundhage ont montré qu’il fallait compter sur elles pour la suite de la compétition. Les Bleues sont prévenues.
La France et le Canada freinés, l’Angleterre à l’arrache, la Norvège en perdition
D’autant que la France est tombée sur un os pour son entrée en lice, en ne pouvant faire mieux que 0-0 face à la Jamaïque. Pas épargnées par les pépins physiques ces dernières semaines, les demi-finalistes de l’Euro 2022 ont été bousculés physiquement par les Reggae Girlz et ont montré leurs limites physiques et techniques à Sydney. Mais Hervé Renard l’assure, ses filles vont monter en puissance dans les prochains matchs. Et il le faudra, surtout pour aller chercher la première place du groupe et ainsi éviter un énorme choc face à l’Allemagne en huitième de finale.
Championnes olympiques en titre, les Canadiennes ont elles aussi buté sur une valeureuse équipe du Nigéria et Chiamaka Nnadozie. La gardienne du Paris FC s’est illustrée en arrêtant un pénalty de la légende Christine Sinclair. Bousculé sur le premier match, le Canada est dans la même situation que les Bleues et n’ont pas le droit à l’erreur face à l’Irlande mercredi (14 heures), avant le choc face à l’Australie pour terminer cette phase de groupes.
Une phase de poules où l’Angleterre devrait - sauf retournement de situation - s’extirper. Mais les championnes d’Europe en titre devront montrer beaucoup plus que lors de la courte victoire face à Haïti (1-0). Si les Lionesses ont multiplié les occasions (21 tirs contre 7), l’efficacité leur a cruellement fait défaut. Il a fallu se contenter d’un pénalty transformé en deux temps par Georgia Stanway pour mettre les Anglaises sur la bonne voie de la qualification. Mais les joueuses de Sarina Wiegman devront montrer beaucoup plus alors que le chemin s’annonce périlleux pour aller chercher un premier titre mondial (potentiel huitième de finale face au Canada ou l'Australie, avant des retrouvailles éventuelles face à l’Allemagne en quart).
Pour entrevoir ces phases finales, la Norvège va devoir compter sur un alignement des planètes. Surprises d’entrée par la Nouvelle-Zélande (1-0) en ouverture du Mondial, les coéquipières d’Ada Hegerberg ont affiché un niveau de jeu très inquiétant, dans la lignée du dernier Euro, qu’elles avaient quitté dès le premier tour en essuyant une débâcle légendaire face aux Anglaises (8-0). Huitièmes de finaliste il y a quatre ans en France, les Norvégiennes semblent sur le déclin et au bord du précipice après leur match nul face à la Suisse lors du deuxième match (0-0). Après la victoire des Philippines contre les "Football Ferns" juste avant la rencontre, les Norvégiennes sont dernières du groupe A, avec seulement un point. Elles doivent donc impérativement gagner dimanche contre les Philippines pour espérer passer le premier tour.