Joueurs anéantis, supporters en colère, Fournier fragilisé: l’OGC Nice abattu après la finale

Après le revers en finale de Coupe de France contre Nantes (1-0), le jour de repos accordé aux Niçois dimanche devait servir à se remettre d'une bonne gueule de bois. De retour bredouilles en Côte d'Azur vers 4h45 dimanche, les Aiglons devront reprendre lundi la route de l'entraînement au Centre de la Plaine du Var et préparer une rencontre capitale pour la course à l'Europe face à Saint-Étienne (mercredi, 19 heures). Mais dans quel état?
Des joueurs anéantis
A quelques heures de la finale, le capitaine Dante avait assumé que ce match était dans sa tête et celles de ses coéquipiers depuis de longues semaines, ce qui lui avait valu une remarque de Christophe Galtier, avec le sourire, disant mieux comprendre les récentes performances décevantes de ses joueurs.
Les Niçois voulaient rêver samedi soir. Ils sont finalement repartis de Saint-Denis rongés de regrets, de doutes et de peines, à l'image des larmes sur les joues des jeunes Khephren Thuram, Melvin Bard et Hicham Boudaoui.
Avant de rejoindre les vestiaires, un autre sentiment se lisait sur le visage des joueurs azuréens: la frustration. Agacé par l'arbitrage de Stéphanie Frappart qui n'a pas amélioré sa côte de popularité sur les Baie des Anges, Jean-Clair Todibo a été aperçu à la sortie du tunnel en discussion tendue avec Ludovic Blas avant que le Nantais aille soulever la coupe.
Dans le vestiaire, Christophe Galtier n'est pas revenu sur la prestation de ses joueurs. L'analyse débutera lundi. Les seules voix perceptibles étaient celles des enfants des joueurs qui ne comprendront que plus tard qu'une finale ne se joue pas tous les ans, en tout cas pas pour l'OGC Nice. Dans l'avion du retour, même constat que dans les trains des supporteurs, un silence plombant. Tous sont tombés de haut.
Des supporteurs en colère
Si le pénalty discutable accordé aux Ligériens dès l'entame de la seconde période est mal passé auprès de certains supporteurs, d’autres sont surtout écœurés d'avoir traversé tout le pays pour assister à ce genre de spectacle. "Je n'en veux à personne, ou plutôt à tout le monde. À Galtier pour la composition incompréhensible. A l'équipe qui n'était pas là dans l'engagement et qui n'a rien montré. C'est ma pire désillusion en tant que supporteur", confie Axel, supporter du Gym.
Je n'en veux à personne, ou plutôt à tout le monde.
Alain, fan historique, est lui "dégoûté". "Si tu veux gagner une finale, il faut se battre. On ne l'a pas jouée", regrette-t-il, tout aussi amer que Jean-Philippe: "On a vu le même OGC Nice que l'on voit en championnat depuis le printemps: sans surprise ni amour propre", décrit l'une des figures du podcast Avanti Nissa consacré à l'actualité du club, "comment peux-tu être aussi peu investi dans un match d'une telle importance? C'est comme si on nous avait volé jusqu'au plaisir d'y croire un peu pendant la rencontre."
Julien Fournier fragilisé
Les joueurs sont donc visés, à l'instar d'un Kasper Dolberg qui voit son statut de chouchou du public s'effriter, mais aussi Christophe Galtier pour sa difficulté à transcender le groupe et son obsession pour un système tactique qui n'apporte pas satisfaction, et les dirigeants avec en tête de gondole, Julien Fournier. Le mercato hivernal a fait naître des tensions entre le directeur du football et le nouvel entraîneur du Gym. Quand le second réclamait de l'expérience, le premier a engagé Bilal Brahimi, 22 ans et moins de dix matchs de Ligue 1 à son actif. Dans ce sens, Christophe Galtier serait directement rentré en contact avec les actionnaires pour leur exprimer son désir de mettre en place un effectif qui lui correspond plus.
A cela s'ajoute un communiqué d'INEOS daté de mercredi dernier concernant un autre club de sa galaxie, Lausanne, futur relégué en seconde division suisse, annonçant l'arrivée d'un nouveau CEO, Leen Heemskerk, bousculant les choix initialement faits par, Julien Fournier en charge de la politique sportive pour l'ensemble des clubs du groupe (Nice, Lausanne et Abidjan).
Un sprint final compliqué
C'est donc, comme souvent après une finale manquée et une dynamique en berne, le flou à l'horizon. L'offre de Jim Ratcliffe pour racheter Chelsea, même si battue, a inquiété les fans du Gym et certains salariés. Samedi, à l'approche du coup d'envoi et après avoir été acclamé par la Populaire Sud, l'investisseur britannique avouait au micro de RMC que "remporter la Coupe de France était une chose importante pour le projet INEOS". Si son vœu n'a pas été exaucé, il peut toujours espérer une qualification en Coupe d'Europe via le championnat car participer aux joutes continentales est bien "l'objectif du club" rappelle Jean-Pierre Rivère.
Il faut relever la tête et bien finir la saison.
Actuel 6e de Ligue 1, l'OGC Nice pourrait se rapprocher à deux points du podium en cas de succès mercredi contre Saint-Etienne. "Il faut relever la tête, se donner rendez-vous la saison prochaine et surtout bien finir la saison", martelait le Président après la défaite contre Nantes. "Rien ne pourra remplacer la désillusion de cette finale ratée", regrette de son côté Axel "Je vais continuer d'aller au stade parce que je suis fidèle à ma ville et mon club, mais sans envie particulière et avec grande tristesse." Alain poursuit :"Mercredi, le stade sonnera encore creux."