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Barça-PSG: sportivement et économiquement, comment Paris tente de dépasser l'institution catalane

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Le FC Barcelone accueille ce mercredi le PSG pour le compte de la 2e journée de la phase de ligue de Ligue des champions. Un choc entre deux grosses écuries du football européen qui continuent de se livrer une bataille à distance sportivement mais aussi économiquement. 

C'est un géant d'Europe que le PSG se verrait bien imiter, puis dépasser. Depuis le rachat du club par QSI le 30 juin 2011, le champion d'Europe en titre a régulièrement pris le grand FC Barcelone comme exemple. Il faut dire que le palmarès catalan a de quoi impressionner: 5 Ligue des champions, 3 Mondial des clubs, 4 Supercoupe d'Europe, 28 titres de champion d'Espagne ou encore 32 Coupe du Roi. Mais la victoire récente des Parisiens en Ligue des champions a changé la dynamique, espère-t-on du côté du club de la capitale. Le PSG veut désormais remiser définitivement son costume de challenger au placard et dominer les débats européens sur la durée.

Sportivement, les liens entre Parisiens et Catalans ont toujours été cordiaux. Preuves de cette connexion, les signatures récentes de Neymar, Lionel Messi ou encore Rafinha. Mais historiquement aussi, cette proximité s'est fait ressentir avec les arrivées dans la capitale de Frédéric Déhu, Juan Pablo Sorin mais aussi Ronaldinho. Le jeu flamboyant et de possession à la barcelonnaise revient très souvent dans la bouche des entraîneurs passés par le PSG. Encore plus aujourd'hui avec l'ex-entraîneur du club espagnol Luis Enrique.

Mais la rivalité entre les deux directions n'a pas forcément suivi la même voie, même si la relation semble aujourd'hui s'être apaisée. Les deux camps semblent presque avoir enterré la hache de guerre depuis la "Remontada" au Camp Nou en 2017. Nasser Al-Khelaïfi et Joan Laporta se sont régulièrement écharpés par médias interposés ces dernières années. Dans le viseur notamment du président parisien: la gestion financière du Barça souvent dans le rouge, qui avait obligé le club espagnol à laisser filer Lionel Messi. Depuis, l'ambiance entre les deux dirigeants s'est nettement réchauffée.

L'épisode du projet de Superleague semble lui aussi avoir été oublié. Dans un souci d'unité, Al-Khelaïfi a même encouragé Barcelone à réintégrer la famille du football européen et à rejoindre les 800 clubs de l'ECA. "Je pense que le Barça serait plus proche. Le Barça a besoin d'être ici plus que quiconque, à cause de sa situation. Si j'étais le président, je reviendrais demain de la même manière. Laporta est une bonne personne et je pense que le Barça serait le club le plus avantagé par sa situation", a déclaré Al-Khelaïfi. Une décision devrait être prise prochainement. 

Le Camp Nou comme modèle 

Loin des terrains, le nom du Barça est aussi souvent pris comme modèle dans les bureaux du PSG. Dernier exemple en date: celui du projet du futur stade du club parisien. En janvier dernier, le board du champion de France rappelait que la base du succès commercial et sportif d'un grand club repose d'abord sur une enceinte de grande qualité.

"Une structure comparable à celles que possèdent d'autres grosses écuries européennes, comme le Camp Nou du FC Barcelone", confiait alors une source. 

Nul doute que ce sujet du stade sera abordé ce mercredi midi lors du traditionnel déjeuner des officiels, alors que la réouverture officielle du Camp Nou est imminente. La mairie de la ville a refusé pour l'heure de délivrer ses dernières autorisations. "Le terrain est praticable, la Liga et l’UEFA l’ont confirmé. La balle est désormais dans le camp de la mairie", a déclaré le président du Barça Joan Laporta aux médias espagnols.

Le choc face au PSG se jouera finalement à l’Estadi Olímpic Lluís Companys de Montjuïc. C’est déjà dans ce stade que les Parisiens avaient battu les Catalans 4-1, en avril 2024. 

La bataille financière fait rage 

Malgré ce projet de nouveau stade qui n'est pas encore concrétisé, le PSG a de bons résultats grâce au Parc des Princes. Face à Auxerre, le club de la capitale a enregistré son 169e match à guichets fermés consécutif. Les journées de match ont permis la saison dernière au champion de France d'engranger près de 170 millions d'euros. Soit une multiplication par 7 depuis 2011. Sur la scène européenne, Paris fait mieux que Barcelone avec un stade de Montjuïc plus petit, mais il est encore difficile de rivaliser avec la fidélité impressionnante du Borussia Dortmund

Paris peut néanmoins s'appuyer sur ses récents succès sur la scène européenne pour développer davantage sa branche marketing. Depuis le début de saison, l'obtention de la dernière Ligue des champions se fait clairement sentir: +37% de ventes sur le lancement du maillot domicile 2025/2026 ou encore +744% de revenus en ligne aux États-Unis le jour du premier match à la Coupe du monde des clubs. Mais Barcelone garde une longueur d’avance, notamment sur les ventes maillots. Un constat fait par les hautes sphères du club l’été dernier à Los Angeles, Seattle et surtout New York avec de nombreux maillots du club espagnol dans les rues. Dans ce secteur, le club francais gagne du terrain mais la concurrence reste féroce.

Plus globalement, Paris tente encore et toujours de développer ses revenus sur la scène nationale. Et cela malgré un contexte compliqué sur le plan économique en France. L’expansion de la marque PSG à l’international a permis au club de terminer l’exercice 2023-2024 avec un chiffre d’affaires de 806 millions d’euros. Au total, c’est environ 391 millions d’euros de revenus commerciaux, soit la 5e performance européenne. L’écart avec le Barça et ses socios se resserre de plus en plus mais sur cette saison, le club catalan a, lui, terminé avec 821 millions d'euros. 

Arthur Perrot