Premier League: un milieu à City, un défenseur à United… quels besoins pour les membres du Big Six?

Pour l’instant très (trop?) calme, le mercato estival s’achève le 9 août prochain pour les clubs de Premier League. C’est donc la dernière ligne droite pour les membres du Big Six, qui ont encore des besoins, parfois même énormes. RMC Sport fait le point sur les arrivées attendues, avant la reprise du championnat le 10 août (Manchester United-Leicester à 21h sur RMC Sport 1).

Manchester City: aucune piste après l’échec Jorginho?

Pep Guardiola avait prévenu que ce mercato estival ne serait pas fou et que le budget n’était pas illimité. "Le point majeur de notre succès cette saison, c’est la qualité de nos joueurs, expliquait en mai dernier le manager des Skyblues. Les gens disent qu’on a gagné parce qu’on a beaucoup investi. Ils ont raison. On a investi beaucoup d’argent et nous en investirons moins dans le futur. Au lieu de dépenser sur deux ou trois mercatos, nous l’avons fait sur un mercato."

Un ou deux joueurs étaient annoncés. Le premier renfort ne fut pas une surprise: la piste Riyad Mahrez était active depuis l’hiver dernier et le refus de Leicester il y a quelques mois s’est transformé en accord pour le même montant (environ 68 millions d’euros). Reste un besoin, identifié de longue date: un milieu défensif. Un besoin rendu plus pressant par le départ du remplaçant Yaya Touré.

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Le problème, c’est que tout champion d’Angleterre qu’il est, le club mancunien a essuyé deux cuisants échecs. Le premier avec Fred, qui a signé chez le rival United. Le second, plus douloureux, avec Jorginho, identifié comme le profil idéal avec des caractéristiques très "guardiolesques", qui a finalement rejoint son ancien coach à Naples Maurizio Sarri à Chelsea.

Les pistes? Minimes. Les deux noms ayant récemment circulé restent Thiago Alcantara – que Pep Guardiola connaît bien pour l’avoir eu sous ses ordres au Bayern – et Miralem Pjanic. Les pistes menant à Mateo Kovacic et Mario Lemina semblent éteintes. Mais rien ne se décante et un joueur de gros calibre pour évoluer à ce poste est une denrée rare. Fernandinho pourrait donc se retrouver sans concurrent, ni véritable remplaçant.

Manchester United: grand chantier mais travaux en stand-by

Deuxième du championnat sans jamais avoir semblé en mesure de contester la supériorité de son rival City, Manchester United semblait parti sur de bonnes bases avec l’arrivée de Fred, enregistrée en pleine préparation du Mondial. Un joli coup pour les Red Devils, qui chipaient ainsi l’une des cibles des Cityzens pour faire de son milieu de terrain son point fort sur le papier (Matic, Pogba ou même Lingard en position de numéro 10).

Sauf que… c’est tout. Diogo Dalot, prometteur défenseur portugais de 19 ans, et le gardien remplaçant Lee Grant ne sauraient occulter le manque de recrues. Or, contrairement à City, United a besoin de se renforcer. Que ce soit sur le banc, avec un départ possible d'Anthony Martial ou un Romelu Lukaku qui a joué pratiquement tous les matches dans leur intégralité et sans souffler, mais aussi dans le onze de départ, notamment en défense.

Les pistes? Le club mancunien semble engagé sur le dossier Harry Maguire, auteur d’une bonne saison avec Leicester et qui se sera distingué durant le Mondial. Le défenseur central, envisagé pour entrer dans la boucle avec Eric Bailly, Phil Jones et Chris Smalling, est estimé à… environ 75 millions d’euros, un prix qui ferait de lui le deuxième défenseur le plus cher de l’histoire. Mais Manchester United n’abandonne pas la piste Toby Alderweireld, pour lequel Tottenham réclame 55 millions d’euros. Et les Spurs sont durs en affaire, surtout s’il s’agit de renforcer la concurrence. Peu de bruits en revanche concernant le secteur offensif…

Tottenham: un inquiétant calme plat

A la ligne des arrivées… zéro. Tottenham n’a recruté aucun joueur depuis l’ouverture du mercato, se contentant – comme le club en a pris l’habitude – de prolonger les joueurs sur lesquels il compte, à l’instar d’un Erik Lamela auteur de belles sorties en fin de saison. Une inactivité d’autant plus inquiétante que les Spurs, club le plus représenté en demi-finales du Mondial (neuf joueurs), devront sans doute patienter avant de récupérer un effectif au complet.

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Tottenham ne manque pas de joueurs… mais plutôt de remplaçants crédibles, qui permettrait à Mauricio Pochettino de mettre en place un roulement sans passer nécessairement par le concept d’équipe B qui laisserait croire qu’un match est secondaire. Le technicien argentin souhaite un ailier et plusieurs hypothèses émergent. En cas de départ de Toby Alderweireld, il faudra songer à le remplacer, même si la charnière Vertonghen-Sanchez est actée.

Les pistes? Ryan Sessegnon semble inaccessible compte tenu de la montée de Fulham. Le club londonien se concentre pour l’heure sur le dossier Jack Grealish, auteur d’une bonne saison avec le finaliste des playoffs Aston Villa mais dont le tarif s’envole (les Villains en veulent 45 millions d’euros). Anthony Martial, dont la relation avec José Mourinho est glaciale et qui a refusé de prolonger à United, est aussi une piste crédible. En défense, le club suit depuis plusieurs mois le défenseur de l’Ajax Matthijs de Ligt.

Liverpool: un mercato canon et maîtrisé

Parmi les cadors ambitieux, Liverpool est celui qui a le mieux géré son mercato. L’arrivée de Naby Keita était bouclée depuis l’hiver dernier et apportera du poids et de l’impact à un milieu de terrain qui était devenu le point faible des Reds. D’autant que le club a enregistré la signature de Fabinho fin mai (officialisée en juin).

Il fallait un gardien pour remplacer un Loris Karius qui avait coûté deux buts en finale de la Ligue des champions et réalisé une saison en dents de scie. Liverpool a donc arraché Alisson Becker, courtisé par le Real Madrid, pour plus de 72 millions d’euros, faisant de la révélation de la saison à ce poste le portier le plus cher de l’histoire. Seul ombre au tableau, l’échec du dossier Nabil Fekir, finalement comblé par le recrutement d’un remplaçant, Xherdan Shaqiri, pour un chèque modeste de 12 millions d’euros.

Les pistes? Difficile d’enterrer définitivement la rumeur Nabil Fekir, même si sur le papier Liverpool dispose d’un effectif complet et équilibré. Pour le reste, peu de mouvement à envisager d’ici la fin du mercato.

Chelsea: plus flou, tu meurs

Les choses avaient mal démarré pour Chelsea, qui a peiné à aplanir la situation sur le banc. Antonio Conte a fini par être limogé, malgré les réticences du board à l’idée de verser à l’homme du titre en 2017 une indemnité d’environ dix millions du monde. Et Maurizio Sarri a fini par être intronisé… mi-juillet. Pas la plus confortable des situations.

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Le plus grand flou règne également au sein de l’effectif. Annoncés proches du Real Madrid, Thibaut Courtois et Eden Hazard ne sont pas encore partis. De retour du Mondial avec un titre de champion du monde et des prestations XXL, N’Golo Kanté est un homme très convoité. Willian s’est finalement avéré trop cher pour le Barça. Le manager souhaiterait les conserver. L’arrivée de Jorginho – cible prioritaire de Manchester City – aura tout de même redonné un peu de sourire aux supporters.

Les pistes? Tout dépendra des éventuelles départs. Le board tente de boucler rapidement l’arrivée de Daniele Rugani, défenseur de la Juve, souhaité par Maurizio Sarri. Le dossier Gonzalo Higuain s’annonce plus délicat compte tenu de la rude concurrence exercée par l'AC Milan. Jordan Pickford est envisagé, en cas de départ de Thibaut Courtois.

Arsenal: de la maîtrise (enfin)

Unai Emery a pour lourde charge de faire tourner la page Arsène Wenger, longue de plus de deux décennies. Pour l’instant, l’ancien coach du Paris Saint-Germain laisse une bonne impression. Les Gunners ont fait le ménage en faisant ou en laissant partir plusieurs joueurs au placard, y compris le petit chouchou Santi Cazorla. Le staff du Basque avait identifié les besoins urgents et semblent, sur le papier, comblé.

De l’expérience avec Stephan Lichtsteiner (qui peut évoluer dans le couloir droit ou en défense centrale), un gardien avec Bernd Leno, un défenseur venu de Dortmund – connexion oblige avec l’ancien recruteur du Borussia désormais à Arsenal – avec Sokratis Papastathopoulos, un espoir avec le milieu de Lorient Matteo Guendouzi et Lucas Torreira, milieu uruguayen présenté parfois comme le nouveau Marco Verratti.

Les pistes? L’essentiel ayant été géré et Unai Emery disposant d’un effectif complet (qui plus est très peu touché par le Mondial), restent quelques coups possibles. Les noms de Steven N’Zonzi et Kingsley Coman circulent comme cibles potentielles. Mais la concurrence pourrait être intense sur le premier dossier, tandis que l’ailier du Bayern est bloqué par son club.

A.Bouchery