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Mercato: maman protectrice et agent inflexible, comment Véronique Rabiot gère la carrière d’Adrien

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Autorisé à quitte la Juventus lors du mercato estival, Adrien Rabiot a semblé proche de rejoindre Manchester United. De retour sur le devant de la scène médiatique après l’échec des discussions avec les Red Devils, son agente de mère Véronique a ajouté un nouvel élément à sa réputation de négociatrice redoutable et redoutée.

A quelques jours de la fin du mercato dans les principaux championnats européens, les clubs travaillent toujours pour améliorer leur effectif. Les joueurs en quête d’un nouveau défi cherchent aussi à se placer avant la date limite et leurs conseillers essaient de trouver une équipe capable de leur faire franchir un palier.

Et puis il y a Adrien Rabiot et sa mère (et agente) Véronique. Annoncé sur le départ de la Juventus où il ne fait plus office d’indiscutable dans l’esprit de Massimiliano Allegri, le milieu français ne rejoindra pas Manchester United en raison de divergences salariales entre les Red Devils et le clan tricolore. Surtout, Véronique Rabiot se serait montrée inflexible au moment de négocier le contrat du joueur de 27 ans. Tout sauf une surprise compte-tenu de la personnalité de la représentante et du début de carrière de son fils.

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Véronique a vite mis la pression sur le PSG pour qu’Adrien joue

Rapidement identifié comme un joueur prometteur pendant sa formation, Adrien Rabiot a enchaîné les centres de formations pendant son adolescence et notamment du côté de Créteil ou de Manchester City. Finalement arrivé au PSG, le jeune milieu y débuté chez les pros dès 2012 à seulement 17 ans.

Soucieux de vite voir son fils faire son trou en Ligue 1, Véronique Rabiot a favorisé un départ en prêt à Toulouse. Gagnant petit à petit du temps de jeu malgré la rude concurrence dans l’entrejeu, le Français va finalement être un peu mis à l’écart après un transfert avorté en Italie et des premières crispations autour d’une prolongation.

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Des moments un peu tendus où Véronique Rabiot a sans surprise tenu une place prépondérante, en ne manquant pas de partager ses critique ou interrogations au sujet de la carrière et de la place d’Adrien dans le club parisien. Dès 2015, elle a ainsi réclamé un bon de sortie afin de garantir un temps de jeu régulier pour le jeune milieu. "Que je regrette le départ de Leonardo! Il faudrait un ancien footballeur de haut niveau en tant que directeur sportif", avait alors lâché l’exigeante représentante dans une saillie destinée à Olivier Létang.

Une fin d’aventure compliquée à Paris

Véronique Rabiot a finalement consenti à une première prolongation au PSG jusqu’en juin 2019.Mais à six mois de la fin du contrat, et alors qu’il allait être libre de négocier avec ses courtisans, Adrien Rabiot s’est attiré les foudres du directeur sportif de l’époque Antero Henrique. En refusant de prolonger, pour empocher une jolie prime à la signature à l’étranger, le milieu s’est fait blacklister par le club.

"Ce n’est absolument pas une question d’argent et cela n’a jamais été une question d’argent avec le PSG. […] C’est très simple: Adrien veut partir, le club ne veut pas le laisser partir", se plaignait alors l’agente Véronique.

Ecarté de l’équipe première, le joueur avait même porté l’affaire devant les instances du football français pour le faire réintégrer. Parti libre à la Juventus, Adrien Rabiot allait enfin s’émanciper de la France et franchir un nouveau cap dans sa carrière. Aussi bien sportivement que financièrement, le milieu semblait sortir gagnant de son bras de fer long de plusieurs mois avec le PSG. L’histoire commune entre le club francilien et le clan Rabiot s’est définitivement achevé quelques mois plus tard où après une nouvelle procédure légale, cette fois devant les Prud’hommes, Adrien Rabiot a obtenu le versement d’une prime d’éthique (environ 40.000 euros) que Paris ne voulait pas lui verser initialement. Là encore, Véronique Rabiot a été l’un des personnages majeurs de cette bataille judiciaire.

Le tacle glissé à Le Graët après 2018

Assez tumultueuse en club, la carrière d’Adrien Rabiot avec l’équipe de France a également été marquée par quelques soubresauts et notamment en marge de la Coupe du monde 2018. Si aujourd’hui le milieu semble avoir de bonnes chances de disputer le Mondial 2022 au Qatar, il ne figurait parmi les 23 de Didier Deschamps en Russie. Surtout, il avait refusé de rester disponible comme suppléant en cas de blessure à quelques jours du début de la compétition. Un choix fort qui a ensuite valu une période loin des Bleus pour le joueur de la Juventus pendant près de deux ans. L’occasion d’une nouvelle défense acharnée de Véronique Rabiot pour son footballeur de fils. Noël Le Graët, le président de la FFF, en avait alors fait les frais.

"Je n'ai eu aucun contact avec M. Le Graët. Il ne m'a pas parlé, je ne lui ai pas parlé. Je n'ai rien demandé. [...] Je n'ai en aucune manière parlé avec lui", a assuré la mère du milieu de terrain de la Juventus, qui gère par ailleurs les intérêts de ce dernier, dans une interview accordée en janvier 2020 auprès de la chaîne L'Équipe.

L’altercation avec les clans Pogba et Mbappé à l’Euro

Finalement revenu en équipe de France à la faveur de ces belles performances en Serie A, Adrien Rabiot a disputé l’Euro 2021 avec les Bleus. Utilisé dans différentes positions par le sélectionneur tricolore, le milieu semblait réussir son retour et faire oublier ses petites erreurs de jeunesse du passé.

Mais frustrée de la fin de match de l’équipe de France et de l’élimination dès les huitièmes contre la Suisse, Véronique Rabiot a encore fait des siennes.

Avec sa franchise qui a donné lieu à tant de piques dans les médias, la maman et agente du Turinois eu maille à partir avec les proches de Paul Pogba et Kylian Mbappé. Au premier elle a reproché une sorte de désinvolture et sa perte de balle préjudiciable sur l’égalisation de la Nati à 3-3.

Au second, pourtant grande star en devenir des Bleus, Véronique Rabiot a fustigé une sorte de suffisance au moment de frapper (et de manquer) le tir au but décisif. La mère du milieu a ainsi demandé à Wilfrid Mbappé, le père de Kylian, de recadrer un peu son fils.

Véronique Rabiot assume son côté "autoritaire"

Compte-tenu de la situation familiale pas toujours évidente (la maladie puis le décès de son mari), Véronique Rabiot s’est multipliée sur tous les fronts afin de défendre au mieux les intérêts d’Adrien.

Aussi sportivement que médiatiquement, elle ne regrette pas cette protection qu’elle a mis en place autour du milieu. Au mois de mars dernier, la principale intéressée a abordé la question de son rôle dans la carrière du joueur de la Juve.

"On ne lui a rien pardonné. Et ce dès ses 17 ans. Des erreurs, tout le monde en fait toute sa vie. On ne se rend pas compte que les footballeurs sont des adolescents quand ils commencent, qu’ils doivent grandir en tant qu’hommes, a lancé la mère et agente auprès de Ouest-France. […] L’image du petit garçon à sa maman ne reflète pas du tout la réalité. Je suis une personne autoritaire, c’est vrai, mes enfants me l’ont souvent reproché. Mais pas celle qu’on décrit dans les médias."

Et de conclure sur l’idée que les gens se font d’elle: "D’où vient cette image négative? Je pense que c’est lié au fait que nous ne parlons pas assez aux journalistes. Donc, ils nous cassent. Mais j’ai le cuir épais. Je n’ai rien à prouver, nous n’avons rien à prouver. Je n’ai pas envie de me dévoiler et Adrien non plus."

Jean-Guy Lebreton