Roland-Garros: assiste-t-on au dernier tour de piste du roi Nadal?

La question brûle les lèvres de beaucoup de passionnés de tennis: Rafael Nadal va-t-il disputer ce dimanche son dernier match en carrière, lui qui vient de fêter ses 36 ans? Plus que jamais en difficulté à cause d’une blessure au pied, l’Espagnol pourrait raccrocher après sa 14e finale à Roland-Garros, son tournoi, lui qui a déjà levé 13 fois les bras sur le court Philippe-Chatrier.
La question se pose de plus en plus, d’autant que l’état physique du taureau de Manacor inquiète. Depuis de nombreuses semaines, Nadal serre les dents pour étendre son aventure en dépit d’un mal qui le ronge depuis plusieurs mois au pied gauche: le syndrome de Müller-Weiss, une nécrose de l'os scaphoïde.
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“Je préfère perdre la finale”
Questionné à de nombreuses reprises sur son pied, le joueur le plus titré en Grand Chelem a apporté une réponse inquiétante après sa victoire en demi-finale par Alexander Zverev. Une rencontre, certes interrompue par la vilaine blessure de l’Allemand, où le numéro 5 mondial a dû batailler pendant plus de trois heures, après deux matchs dantesques contre Félix Auger-Aliassime et Novak Djokovic. Interrogé sur sa préférence entre gagner un nouveau titre dans deux jours et avoir un nouveau pied tout neuf, il n’a pas hésité.
"Je préfère perdre la finale et avoir un nouveau pied qui me permettrait d'être heureux au quotidien. Gagner, c'est super, ça te remplit d'une joie momentanée. Mais la vie continue et c'est le plus important. J'ai une vie qui attend après et j'aimerais pouvoir y faire du sport amateur avec mes amis…"
Mardi, après un combat extraordinaire contre Novak Djokovic, Nadal avait laissé planer le doute sur la suite de sa carrière, laissant penser qu’il pourrait rapidement arrêter le tennis s’il ne trouvait pas de solution pour calmer les douleurs. "Je ne sais pas ce qui peut arriver après ici, j'ai ce que j'ai au pied. Si on n'est pas capable de trouver une solution, ça va devenir super difficile pour moi. C'est tout. Je profite juste de chaque jour où j'ai la chance d'être là, sans trop penser à ce qui peut arriver dans le futur. Bien sûr je vais continuer à me battre pour trouver une solution, mais pour le moment, on n'en a pas."
La retraite après le tournoi?
Du côté de son clan, Carlos Moya n’a pas caché son admiration pour son joueur et son sens du sacrifice. "On souffre parce qu'on le voit souffrir. Contre Zverev, la situation n'était pas facile. Il a connu un ralentissement physique assez tôt dans le match et cela n'est pas habituel. Il faut se remettre de cette situation. Honnêtement, je suis positif, mais je n'ai pas toutes les réponses. Je ne suis pas surpris, je sais ce qu'il est capable de faire pour survivre dans les pires conditions, je sais la résilience qui est la sienne. C'est une preuve de plus sur ce tournoi. Bien sûr, lors des deux derniers matches, il fut tout proche de perdre. Mais il a survécu", a souligné son entraîneur dans les colonnes de L’Équipe.
Des indices qui vont dans ce sens
Quelques indices supplémentaires alimentent l'idée d'une retraite possible dimanche: il y aurait une demande de conférence de presse de Rafael Nadal en plus du rendez-vous de la finale. De plus, il se murmure qu'une présence de Roger Federer, son éternel rival et ami, serait dans les tuyaux. Le Suisse est apparu sur une photo au Hayatt. Il n'a pas été invité par l'organisation du tournoi, ce qui ouvre deux possibilité: une invitation par Rolex ou... par l'entourage de Nadal.
Son premier duel face à Casper Ruud peut-il être son dernier match en carrière? Une 30e et dernière finale en Grand Chelem pour celui qui en a déjà gagné 21? En cas de victoire, cette Coupe des Mousquetaires aura forcément une saveur particulière pour Rafael Nadal.
"S'il gagne, à mon avis, c'est le titre qui mérite le plus de crédit de toute sa carrière. Bon, quand je regarde celui en Australie cette année, c'était aussi au-delà de tout. Les deux sont au top. La préparation pour l'Australian, ce ne fut rien. Et ici, encore moins! Mais c'est la terre, c'est Roland, et avec Rafa, tout peut se passer. S'il venait à gagner, je mettrais celui-ci, peut-être, devant l'Open d'Australie”, annonce Carlos Moya.