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Joueuses à suivre, favorites, qu’attendre des Bleues: tout savoir sur la Coupe du monde féminine, qui débute ce jeudi

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Quatre ans après la dernière édition en France, la 9e Coupe du monde féminine se déroule cet été en Australie et Nouvelle-Zélande du 20 juillet au 20 août. Doubles tenantes du titre, les Américaines font partie des grandes favorites à leur propre succession, tandis que les Bleues d’Hervé Renard sont en quête d’un premier sacre continental.

On avait quitté le trophée de la Coupe du monde au Groupama Stadium de Lyon sur une nouvelle victoire des Etats-Unis devant les Pays-Bas (2-0), le 7 juillet 2019. Quatre ans après la quatrième étoile des Américaines, le 9e Mondial féminin de l’histoire débute ce jeudi 20 juillet en Australie et Nouvelle-Zélande, avec le match d’ouverture entre les néo-zélandaises et la Norvège (9 heures) à Auckland. La première édition à 32 équipes (contre 24 anciennement) et la première organisée dans l’hémisphère sud par deux pays.

Jusqu’au 20 août, date de la finale à Sydney, 64 matchs sont organisés dans neuf villes et dix stades différents: cinq en Australie (Sydney, Brisbane, Melbourne, Perth, Adelaïde) et quatre en Nouvelle-Zélande (Auckland, Wellington, Dunedin, Hamilton). Voici tout ce qu'il faut savoir.

Les favorites

Quadruples championnes du monde (1991, 1999, 2015, 2019), les États-Unis font logiquement partie des favorites à leur propre succession, malgré un effectif rajeuni par rapport aux dernières éditions.Sur les huit premières éditions, elles ont toujours atteint les demi-finales, pour cinq finales jouées et quatre titres. Les coéquipières de Megan Rapinoe et Alex Morgan auront fort à faire dès la phase de groupes, avec un remake de la dernière finale face aux Pays-Bas (27 juillet à 3h).

Demi-finaliste malheureux face aux USA il y a quatre ans, l’Angleterre a enfin dépoussiéré le palmarès de la sélection en remportant l’Euro 2022 à la maison. Sous la houlette de leur sélectionneur Sarina Wiegman, les Lionesses vont tenter d’aller chercher leur première finale mondiale mais sont toutefois privées de joueuses majeures (Beth Mead, Leah Williamson, Fran Kirby).

De son côté, l’Espagne récupère son joyau Alexia Putellas. Victime d’une rupture des ligaments croisés à quelques jours du début de l’Euro l’an dernier, la double Ballon d’or sera le fer de lance d’une sélection qui espère profiter du développement du football féminin au pays (le Barça a remporté deux des trois dernières Ligues des champions) pour faire mieux qu’un huitième de finale pour leur troisième participation. Et ce, même en l’absence de 12 rebelles, en conflit avec le sélectionneur Jorge Vilda, soutenu par la Fédération.

Et comment ne pas citer l’Allemagne comme favorite d’une compétition majeure ? Doubles championnes du monde (2003, 2007), les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg ont remporté sept Euros et restent sur une finale perdue l’an dernier face aux Anglaises. À la recherche d’un titre depuis l’or aux JO 2016, la Mannschaft veut confirmer son statut de meilleure nation européenne après avoir été battue en quart de finale par la Suède il y a quatre ans.

Finaliste malheureux en France en 2019, les Pays-Bas restent un candidat crédible au Graal, tout comme la Suède, bronzée il y a quatre ans. Sans oublier le Canada, champion olympique en titre, ni l’Australie, qui veut frapper un grand coup lors du Mondial organisé à la maison.

Quelles chances pour les Bleues?

Quart de finaliste à la maison en 2019, battue par les Etats-Unis, l’équipe de France a entamé une nouvelle ère ces derniers mois. Critiquée par une partie des joueuses, dont plusieurs s’étaient mises en retrait de la sélection (Wendie Renard, Kadidiatou Diani, Marie-Antoinette Katoto), Corinne Diacre a quitté son poste de sélectionneure, laissant la place à Hervé Renard.

Sur le banc de l’Arabie Saoudite lors du dernier Mondial masculin au Qatar - où il avait notamment battu l’Argentine de Lionel Messi - le technicien de 54 ans a la lourde tâche de mener son équipe à un premier trophée international. Demi-finalistes du Mondial pour leur deuxième participation en 2011, les Tricolores n’ont plus franchi le cap des quarts depuis (2015, 2019), mais restent sur un dernier carré lors de l’Euro 2022, battues par l’Allemagne (2-1).

Cinquième nation au classement, la France fait partie des outsiders à la victoire finale, même privée d’éléments importants sur blessure (Delphine Cascarino, Marie-Antoinette Katoto, Griedge Mbock, Amandine Henry) et l’objectif annoncé est clair pour Hervé Renard et ses joueuses: le dernier carré minimum. Un bon parcours en Australie permettrait également au nouveau sélectionneur de continuer à construire son groupe dans l’optique des JO 2024 à domicile.

Les joueuses à surveiller

Alexia Putellas (Espagne)

A 29 ans, la meneuse de jeu du FC Barcelone s'impose ces dernières années comme la joueuse la plus fiable du football européen, dans le sillage d'un Barça étincelant dans son Championnat comme en Ligue des champions. Première double Ballon d'Or de l'histoire de la distinction féminine, créée en 2018, elle a soulevé en 2022 son deuxième trophée sans même avoir participé à l'Euro estival en Angleterre, en raison d'une grave blessure à un genou. Contrairement à certaines partenaires en conflit ouvert avec leur sélectionneur, Putellas ne s'est pas mise en retrait de la sélection, même si elle a soutenu ses partenaires "rebelles" au début de la polémique, à l'automne 2022, lorsqu'elle était blessée.

Sam Kerr (Australie)

Pour le pays co-organisateur de l'épreuve, les chances de victoire finale passeront forcément par Sam Kerr, légende locale de la sélection féminine. Âgée de 29 ans, l'avant-centre de Chelsea évolue déjà depuis une quinzaine d'années avec les "Matildas" australiennes: elle compte 121 sélections pour 63 buts, dont cinq inscrits lors du dernier Mondial. Avec le club londonien cette saison, celle qui a été porte-drapeau lors du couronnement de Charles III en avril a marqué 29 buts en 38 matches.

Megan Rapinoe (Etats-Unis)

Même si son impact sur le terrain est déclinant à 38 ans, Megan Rapinoe ne pouvait pas ne pas apparaître dans cette liste des joueuses à suivre, pour sa quatrième et dernière Coupe du monde. L'attaquante vise un troisième titre d'affilée avec ses partenaires et va atteindre les 200 sélections contre le Vietnam samedi, si elle joue. Avec 63 buts et 73 passes décisives, l'emblématique joueuse de la franchise d'OL Reign prendra sa retraite en fin de saison. Figure de proue de la lutte pour les droits LGBTQ+ et pour l'égalité salariale dans son sport, Rapinoe reste à l'heure actuelle le visage le plus reconnaissable du football féminin mondial.

Ada Hegerberg (Norvège)

Première lauréate de l'histoire du Ballon d'Or féminin, la Norvégienne (28 ans) s'est longtemps positionnée comme la meilleure avant-centre du monde, avant d'être rattrapée par les blessures ces dernières années. Talent précoce, la joueuse de l'OL illumine le football européen depuis plus de dix ans et est la meilleure buteuse de l’histoire de la Ligue des champions (59 buts). Elle aussi porte-parole de la lutte pour l'égalité, la Norvégienne n'a pas hésité à se mettre en retrait de sa sélection nationale pendant cinq ans entre 2017 et 2022, dénonçant notamment l'inéquité de traitement entre les équipes masculine et féminine.

Selma Bacha (France)

Elle n’a que 22 ans et pourtant, la défenseure de l’OL donne l’impression de faire partie des meubles. Véritable phénomène de précocité, titulaire pour sa première finale de Ligue des champions à seulement 17 ans et capable d’évoluer aussi bien en défense qu’à un poste plus offensif, la Lyonnaise n’est pas seulement capable de mettre l’ambiance partout où elle passe. Meilleure passeuse en C1 en 2022, elle comptabilise déjà 136 matchs avec son club de toujours et a découvert les Bleues en novembre 2021. Victime d’une entorse de la cheville face à l’Australie lors du dernier match de préparation, elle est lancée dans un contre-la-montre pour revenir a minima pour le deuxième match des Bleues, face au Brésil, le 29 juillet.

Keira Walsh (Angleterre)

Joueuse la plus chère de l’histoire du football féminin depuis son arrivée au Barça contre 460.000 euros à l’été 2022, quelques mois après son sacre à l’Euro avec l’Angleterre (où elle a été élue meilleure joueuse de la finale), Keira Walsh (26 ans) est le fer de lance des Lionesses au milieu de terrain. Zappée au Ballon d’or cette année - au grand dam de ses coéquipières - l’ancienne joueuse de Manchester City a confirmé son talent en Espagne, en réalisant le triplé Ligue des champions-championnat-Coupe de la Reine cette année.

Alexandra Popp (Allemagne)

Les joueuses de l’équipe de France en font encore des cauchemars. Le 27 juillet dernier, le rêve de titre des Bleues s’est éteint à l’Euro 2022 et leur bourreau porte un nom: Alexandra Popp, auteure d'un doublé ce soir-là. À 32 ans, la capitaine de la Mannschaft est l’une des seules rescapées du dernier titre des Allemandes lors des JO 2016 et espère que les blessures - récurrentes lors des grosses compétitions ces dernières années - la laisseront tranquille. Première joueuse de l'histoire à marquer lors de cinq matchs consécutifs dans un Euro, la meilleure buteuse de la sélection (61 buts en 126 matchs) ne compte pas s’arrêter là.

Analie Simon Journaliste RMC Sport